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Accord surprise des membres de l'Opep pour limiter la production de pétrole

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a annoncé mercredi soir être parvenue à un accord pour limiter la production de pétrole de ses membres à une fourchette comprise entre 32,5 et 33 millions de barils par jour.

Coup de théâtre à Alger : à la surprise générale, les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sont parvenus, dans la soirée du mercredi 28 septembre, à s'entendre pour limiter leur production d'or noir afin de soutenir des prix durablement affaiblis par une offre excédentaire.

"Nous avons un accord pour [baisser la production] entre 32,5 et 33 millions de barils par jour", a déclaré à des journalistes le secrétaire d'État nigérian pour le Pétrole, Emmanuel Ibe Kachikwu, à l'issue de cette réunion informelle de l’Opep à Alger.

C'est peu ou prou le nombre de barils qui étaient pompé en mars dernier par le cartel pétrolier (32,47 mbj), d'après des chiffres de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE).

Le ministre de l'Énergie algérien Noureddine Boutarfaa a souligné que cette décision inattendue sur une baisse de la production était "unanime et sans réserve". Son homologue qatari, Mohamed Saleh Al-Sada, qui présidait cette réunion qu’il a qualifié d’historique, a précisé que le niveau de réduction par pays serait défini d'ici le sommet du cartel à Vienne, le 30 novembre.

La veille, l'Arabie saoudite et l'Iran, les deux grands rivaux régionaux au Moyen-Orient, avaient pourtant affiché des divisions. Riyad et Téhéran avaient dit douter de la possibilité de trouver un terrain d'entente.

Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, avait ainsi répété que Téhéran souhaitait avant tout rétablir ses niveaux de production antérieurs aux sanctions internationales liées à son programme nucléaire, soit environ 4 millions de barils par jour (mbj), voire un peu plus, contre 3,6 mbj aujourd'hui.

Les cours du pétrole en hausse sur les places boursières

L'Arabie saoudite, premier producteur de l'Opep, avait fini par assouplir sa position, affecté économiquement comme ses pairs par la dégringolade des cours, qui ont perdu plus de la moitié de leur valeur en environ deux ans.

Le puissant ministre saoudien de l'Énergie, Khaled al-Faleh, avait déclaré mardi soir que son pays consentirait à ce que l'Iran, mais aussi la Libye et le Nigeria, soient autorisés à "produire aux niveaux maximum qui fassent sens".

Ces deux derniers pays, fragilisés par des conflits internes, pompent actuellement très en-deçà de leur capacité et ne voulaient pas renoncer à des exportations génératrices de devises. C'est un changement de cap pour l'Arabie saoudite, qui refusait jusqu'ici d'envisager une réduction de sa production si les autres pays n'allaient pas dans le même sens.

La Russie, deuxième producteur mondial de brut, a indiqué qu'elle se positionnerait à l'issue de la réunion de l'Opep, dont elle ne fait pas partie.

La réduction de la production décidée reste toutefois inférieure à la hausse de la production observée sur un an au sein de l'Organisation : en août, le cartel a pompé 33,47 mbj, un bond de 930 000 barils sur un an, selon l'AIE.

Cette nouvelle a toutefois immédiatement fait grimper les cours du brut, qui ont clôturé en nette hausse à New York, alors que les marchés s'attendaient au contraire à ce que la réunion informelle d'Alger aboutisse à un constat de désaccord.

Les cours du baril de référence (WTI) aux États-Unis a gagné 2,38 dollars à 47,05 dollars sur le contrat pour livraison en novembre. À Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance a également progressé, de 2,72 dollars à 48,69 dollars.

Avec AFP