Nabih Berri, figure de l'opposition prosyrienne, a été réélu à la tête du Parlement pour un 5e mandat, la Chambre des députés étant cependant à majorité antisyrienne. Un record: le leader d'Amal a passé 17 ans à la tête du Parlement.
AFP - Le chef sortant du Parlement libanais Nabih Berri, l'un des leaders de la minorité menée par le Hezbollah, a été réélu jeudi pour un cinquième mandat consécutif par une chambre de députés pourtant à majorité antisyrienne.
M. Berri, 71 ans, a été reconduit par 90 des 127 parlementaires présents. Il y a eu 28 bulletins blancs et 3 annulés, alors que six députés ont voté pour d'autres personnes. Le Parlement compte 128 députés.
Les 57 députés de la minorité, proche de la Syrie et de l'Iran, ainsi que la plupart des membres de la majorité appuyée par l'Occident ont voté pour lui.
Sa réélection, largement perçue comme un fait accompli, est un record dans l'histoire du Liban, après 17 ans passées à la tête du Parlement.
Malgré la défaite de son camp mené par le Hezbollah aux législatives du 7 juin, cet allié traditionnel de la Syrie, ancienne puissance de tutelle, est le seul candidat à s'être présenté au poste de chef du Parlement, attribué selon la tradition à la confession chiite.
Aux côtés du puissant Hezbollah, son mouvement Amal est le groupe le plus représentatif de la communauté chiite au parlement.
En dépit de ses réserves, la majorité, une coalition composée de sunnites, de druzes et de chrétiens maronites, n'a pas présenté son propre candidat chiite, soucieuse d'éviter une confrontation avec le camp rival dans un pays sortant de quatre ans de forte instabilité politique.
La majorité reproche à M. Berri d'avoir refusé de convoquer des séances parlementaires pendant un an et demi, après la démission en 2006 des cinq ministres chiites de l'opposition proches du Hezbollah et d'Amal qui avait déclenché une crise sans précédent depuis la guerre civile (1975-1990).
Le bras de fer a abouti à des affrontements sanglants en mai 2008, mais les protagonistes ont ensuite conclu un accord à Doha, en vertu duquel un gouvernement d'union nationale a vu le jour.
La coalition antisyrienne est sortie renforcée du scrutin du 7 juin, après avoir obtenu 71 sièges contre 57 pour le camp mené par le Hezbollah.