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L'ancienne commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes a dirigé une société aux Bahamas, alors que les règles en vigueur à Bruxelles le lui interdisaient, rapportent des médias néerlandais qui ont eu accès aux documents du Bahamas Leaks.

Elle était chargée de surveiller le monde des affaires mais l'ancienne commissaire européenne à la Concurrence, Neelie Kroes, a également été directrice d'une société aux Bahamas pendant son mandat et ce, au mépris des règles européennes, ont révélé, mercredi 21 septembre, plusieurs journaux.

D'après les documents en possession du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung et du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), Neelie Kroes a dirigé Mint Holdings Ltd., une entreprise offshore établie aux Bahamas, "du 4 juillet 2000 au 1er octobre 2009". Or, les commissaires européens doivent, au début de leur mandat, renoncer à toutes leurs fonctions de direction et notifier dans un registre public toutes celles, rémunérées ou non, exercées les dix années précédentes.

L'ex-ministre néerlandaise des Transports assure avoir abandonné en 2002 ses fonctions au sein de Mint Holdings et avoir quitté cette entreprise en 2004, au début de son premier mandat en tant que commissaire européenne, ont rapporté les médias néerlandais qui ont consulté les documents dits "Bahamas Leaks".

Six milliards de dollars

L'ancienne commissaire "était, selon ses propres dires, un directeur non exécutif et aurait donné des conseils stratégiques à Mint Holdings, qui voulait acheter des parts dans le géant américain de l'énergie Enron pour 6 milliards de dollars", précisent les deux quotidiens. "Cet achat a échoué à l'été 2000."

"Parce que Mint Holdings n'a jamais été opérationnelle selon elle, [Neelie Kroes] n'a jamais fait état de ses fonctions dans la direction", ajoutent les journaux De Trouw et Het Financieele Dagblad, qui publient plusieurs documents, dont la source n'a pu être confirmée.

L’intéressée a reconnu auprès de ces deux quotidiens néerlandais qu'elle avait été "officiellement en infraction avec le code de conduite des commissaires européens". Docteur en économie, elle assure assumer l'entière responsabilité de ses actes et en accepter les conséquences, d'après les journaux. Son avocat a informé le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

Avec AFP