
Les autorités américaines ne disposent d'aucun élément pour relier les trois attaques perpétrées dimanche dans le pays. Selon des responsables cités par des médias, les deux bombes de New York étaient des cocottes minutes.
Pas de lien entre les trois attaques perpétrées samedi 17 septembre aux États-Unis. Les autorités américaines ont affirmé qu'aucun élément ne permettait de relier les trois incidents quasi simultanés, qui ont fait au total 38 blessés : 29 dans l'explosion survenue samedi soir dans le quartier huppé de Chelsea, au cœur de Manhattan, et neuf autres lors d'une attaque à l'arme blanche revendiquée par le groupe jihadiste État islamique (EI) dans un centre commercial de St. Cloud, petite ville du Minnesota. Une bombe a également explosé dans le New Jersey, sans faire de victimes.
La police a indiqué qu'une autre bombe artisanale, qui n'a pas explosé, avait été découverte samedi soir près du lieu de l'explosion à Manhattan. À New-York, les engins explosifs étaient tous deux des cocottes minutes, munies d'un téléphone à clapet, d'illuminations de Noël, de matière explosive et remplies d'éclats d'obus, selon le New York Times, citant dimanche soir des responsables des forces de sécurité.
Selon CNN, les enregistrements de vidéosurveillance obtenus par les autorités montrent le même homme près du lieu de l'explosion et près de la bombe qui n'a pas explosé. Ce suspect est actuellement recherché par la police.
Plus tôt samedi, dans le New Jersey, une bombe artisanale avait explosé dans la ville de Seaside Park, sur le parcours d'une course à pied à laquelle participaient des centaines de coureurs. Elle n'a pas fait de victime, sans doute parce que le départ de la course avait été retardé, selon un porte-parole du procureur local. Trois autres bombes à retardement ont été retrouvées sur place, qui n'avaient pas fonctionné.
Seule l'attaque du Minnesota a été revendiquée par l'EI
De tous ces attentats, un seul a été revendiqué pour l'instant, celui du Minnesota, par l'EI. L'attaque perpétrée par un "soldat" du groupe vient "en réponse aux appels de l'État islamique à prendre pour cibles les ressortissants des pays appartenant à la coalition des croisés", a affirmé l'Amaq, organe de propagande de l'EI.
Selon le journal local St. Cloud Times, l'agresseur, abattu par un policier qui n'était pas en service, était un Américain de 22 ans d'origine somalienne, étudiant à l'université locale.
Le chef de la police de New York James O'Neill a indiqué que l'explosion de Chelsea n'avait été revendiquée "par aucun individu ni organisation". Pas de revendication non plus dans le New Jersey.
Les autorités se montraient très prudentes dimanche dans leur manière de qualifier ces attaques. "Nous enquêtons sur ces événements comme un potentiel acte de terrorisme. Je dis bien potentiel. Il y a encore beaucoup de choses qu'on ne sait pas pour le moment", a indiqué l'agent du FBI chargé d'enquêter dans le Minnesota, Rick Thornton.
À New York, seul le gouverneur Andrew Cuomo a estimé que puisqu'il y avait une bombe, il y avait "clairement acte de terrorisme", même s'il a souligné qu'il n'existait à ce stade "aucun lien avec le terrorisme international" et que l'enquête n'en était "qu'à ses débuts".
Sécurité renforcée
Bill de Blasio, maire de New York qui accueille à partir de lundi des chefs d'État et de gouvernement du monde entier pour un sommet de l'ONU sur les migrations placé sous haute surveillance, a refusé d'aller aussi loin. "On sait qu'il y a eu une bombe, ça, c'est clair. Mais il va falloir travailler encore beaucoup pour savoir quelle motivation était derrière", a-t-il déclaré.
Les mesures de sécurité, déjà omniprésentes à New York où les attentats meurtriers du 11 septembre 2001 restent ancrés dans les mémoires, ont été renforcées. Quelque 1 000 agents supplémentaires ont été déployés dans la première mégapole américaine, où le président Barack Obama est arrivé dimanche après-midi. Le gouverneur a cependant souligné que cette mesure était prise par "précaution", car "nous n'avons aucune raison de penser qu'il y a d'autres menaces immédiates".
Comme certains pays européens, les États-Unis ont connu récemment plusieurs attaques sanglantes perpétrées par des musulmans radicalisés, à Orlando en juin (Floride, 49 morts, revendiquée par l'EI) et San Bernardino en décembre (Californie, 14 morts, saluée mais pas revendiquée par l'EI).
Avec AFP