
Des représentants de sept pays du sud de l’UE étaient réunis à Athènes, vendredi, pour tenter de s’accorder sur une position migratoire et budgétaire commune, une semaine avant un sommet européen. L’initiative a déplu aux Allemands.
Les pays du sud de l’Union européenne (UE) ont trouvé une position commune, vendredi lors d’un mini-sommet à Athènes, afin d’aborder unis le sommet européen prévu une semaine plus tard à Bratislava et d’appeler à la relance de la croissance et de l'Europe sociale, ainsi qu'à un partage équitable de la charge migratoire. La rencontre entre les représentants de ces sept pays (la Grèce, la France, l’Italie, le Portugal, l’Espagne, Chypre et Malte) a également provoqué l’agacement des tenants allemands de l’orthodoxie budgétaire.
Les États-membres du Sud ont ainsi adopté une "Déclaration d’Athènes" prévoyant pour l’instant seulement de soutenir un "doublement du plan Juncker" d'investissements, a expliqué le Premier ministre maltais, Joseph Muscat. Ils ont aussi décidé d’une nouvelle rencontre au Portugal, à une date non précisée, a annoncé le Premier ministre grec Alexis Tsipras.
Hollande : "La croissance au cœur des priorités"
Pour Tsipras, les participants au mini-sommet avaient en commun "d'avoir été frappés à la fois d'une manière disproportionnée par la crise économique et la crise migratoire (…), et d'être frontaliers de la zone déstabilisée du Maghreb et du Moyen Orient".
Quant à François Hollande, il jugeait avant la rencontre que la situation économique, au sud de l’Europe, "[méritait] que l'on mette la croissance au cœur des priorités", ce pour quoi la France milite depuis longtemps, "même si nous respectons un certain nombre de disciplines" européennes, notamment en matière de réduction du déficit, a-t-il insisté.
Après l'attentat "déjoué" à Paris suite à la découverte d'une voiture chargée de bonbonnes de gaz, le président français a souligné la proximité de groupes "qui exigent qu'on les combatte". Il a donc insisté sur la nécessité d'un "contrôle efficace de l'immigration, (…) en aidant considérablement les pays africains".
La droite allemande déplore "les petits jeux" de Tsipras
Ce mini-sommet grec coïncidait avec un Eurogroupe à Bratislava – comme le sommet de l'UE dans la semaine à venir –) au cours duquel la Grèce a été rappelée à l'ordre pour avoir pris du retard dans la mise en œuvre des réformes demandées par ses créanciers en échange du troisième plan d'aide financière au pays. Le président de l'Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, a ainsi enjoint Athènes à "ranger le matériel de camping [car] l'été est terminé".
À Bratislava, les conservateurs allemands ont affiché leur agacement face à ceette réunion d'Athènes. Le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, a ainsi taclé : "quand ce sont des dirigeants de partis socialistes qui se rencontrent, la plupart du temps, il n'en sort pas quelque chose de terriblement intelligent". Son compatriote Manfred Weber, président du groupe PPE (auquel appartiennent les députés Les Républicains) au Parlement européen, a déploré "les petits jeux dont [Alexis Tsipras] a le secret".
Le sommet euro-méditerranéen s'inscrit dans une offensive diplomatique grecque généralisée. Ainsi, samedi, les ministres des Affaires européennes du Parti socialiste européen sont conviés à Athènes par leur collègue Nikos Xydakis.
Avec AFP