"Un attentat a été déjoué", a indiqué François Hollande vendredi, au lendemain de l’arrestation de trois femmes dans le cadre de l'enquête sur la voiture chargée de bonbonnes de gaz, près de Notre-Dame, à Paris.
En marge d'une réunion des pays du sud de l'Union européenne à Athènes, le président François Hollande a confirmé, vendredi 9 septembre, qu'un "attentat [avait] été déjoué", sans donner plus de précisions.
"Nous avions des informations qui ont pu nous mettre en alerte et conduire à des arrestations, celles qui ont eu lieu hier" de trois femmes, en lien avec la découverte, le week-end dernier, d'une voiture contenant des bonbonnes de gaz en plein Paris), a déclaré le chef de l'État à la presse. "Il y a là un groupe qui a été annihilé mais il y en a d'autres."
Les enquêteurs en savent désormais un peu plus sur le profil de ces trois femmes, interpellées jeudi 8 septembre au soir à Boussy-Saint-Antoine (Essonne) après la découverte. Ils ont acquis la conviction que ce véhicule devait servir à un attentat dans la capitale.
D'après l'agence Reuters, qui cite une source proche de l'enquête, le trio voulait commettre un attentat Gare de Lyon. Cette source précise que l'ensemble des gares parisiennes ainsi que celle de Boussy-Saint-Antoine, à 30 kilomètres au sud de Paris, avaient été placées sous alerte.
Une allégeance à l'EI ?
L'une des jeunes femmes a été blessée par balle lors de son interpellation jeudi soir, a-t-on appris également de source proche de l'enquête. "Au moment de son interpellation, [une jeune femme] a sorti un couteau et s'en est pris aux forces de l'ordre. Elle a blessé un policier de la DGSI. Les forces de l'ordre ont répliqué en tirant", ont déclaré des sources policières à France 24. Cette jeune femme, âgée de 19 ans, est la fille du propriétaire de la voiture retrouvée avec les bonbonnes de gaz. Connue des services de police pour des velléités de départ en Syrie, elle avait prêté allégeance à l'organisation État islamique (EI), selon une source proche de l'enquête.
Une quatrième personne a été interpellée lors de l'opération. "Il s'agit du futur époux religieux de la jeune femme de 23 ans", dit-on de sources policières. "C'est aussi le frère d'un proche de Larossi Abballa", assassin de deux policiers à Mangnanville, dans les Yvelines, en juin dernier, précisent ces mêmes sources.
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"Nouvelle forme d'attaque"
À l'origine de cette affaire, une voiture stationnée quai de Montebello, près de la cathédrale Notre-Dame dans le centre de Paris, feux de détresses allumés et dépourvue de plaque d'immatriculation, avait été signalée par des riverains dans la nuit de samedi à dimanche. Selon une source judiciaire, il y avait à l'intérieur six bonbonnes de gaz pleines et trois "bidons de gazole". Une septième bonbonne de gaz, vide, avait été mise en évidence sur un siège. Deux couples ont été arrêtés et placés en garde à vue.
La découverte de cette voiture est prise très au sérieux étant donné le contexte de menaces d'attentats en France. Les investigations sont menées par la Section antiterroriste (SAT) de la Brigade criminelle et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Après les mitraillages, les attaques au couteau ou à la veste explosive, les services spécialisés craignent "une nouvelle forme d'attaque" avec "le dépôt d'engins explosifs" dans des lieux rassemblant une foule importante, a admis le patron de la DGSI, Patrick Calvar, le 10 mai devant la commission de la Défense nationale et des Forces armées de l'Assemblée nationale.
Devant la commission d'enquête parlementaire sur les attentats, il s'était aussi dit "persuadé" que les jihadistes "monteront en puissance" en passant au stade "des véhicules piégés et des engins explosifs".
Avec AFP