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Syrie : rencontre prévue entre Obama et Erdogan en marge du G20

Barack Obama et Recep Tayyip Erdogan doivent se rencontrer dimanche pour la première fois depuis la tentative de coup d'État de juillet en Turquie, alors qu'Ankara poursuit son offensive en Syrie contre les Kurdes, soutenus par Washington.

Une rencontre entre le président américain, Barack Obama, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, doit avoir lieu en Chine, alors qu'Ankara poursuit son offensive en Syrie contre le groupe État islamique (EI) et des Kurdes. Washington a en effet annoncé que l'entretien se déroulera en marge d'un sommet du G20 prévu les 4 et 5 septembre. Cette entrevue sera la première entre les deux présidents depuis le putsch manqué du 15 juillet en Turquie, qui a créé des tensions entre les deux pays. Ankara exige depuis l'extradition de l'ex-imam Fethullah Gülen, exilé aux États-Unis et accusé d'avoir ourdi cette tentative de coup d'État.

Ces tensions ont encore été accrues par l'opération "Bouclier de l'Euphrate", lancée par Ankara contre les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des YPG (Unités de protection du peuple kurde), et qui vise aussi les jihadistes de l'EI en Syrie. Le président Erdogan a confirmé, dans un communiqué, que l'offensive se poursuivrait jusqu'à "la fin de la menace de l'EI, du PKK et des YPG". "Les YPG, comme les États-Unis l'ont promis [...], doivent repasser à l'est de l'Euphrate dès que possible et tant qu'elles ne le feront pas elles (resteront) une cible", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu.

Un haut responsable américain a cependant assuré, sous couvert d'anonymat, que les milices kurdes YPG soutenues par les États-Unis étaient revenues à l'est de l'Euphrate en Syrie, conformément à la demande du gouvernement turc.

"Le but de l'opération est de nettoyer la région"

Des avions de combat turcs ont bombardé lundi des positions du PKK dans le nord de l'Irak, dans la région de Gara, a rapporté l'agence de presse pro-gouvernementale Anadolu. La Turquie, en conflit avec les Kurdes dans le pays, veut éviter que les Kurdes syriens ne forment une frontière continue le long de sa frontière avec la Syrie, en s'étendant vers l'ouest. "Le but de l'opération est de nettoyer la région de l'EI et d'empêcher le PYD (Parti de l'Union démocratique) et les YPG de mettre en place un couloir de bout en bout" qui "diviserait la Syrie", a affirmé le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus, cité par la chaîne de télévision turque NTV.

Ankara considère les YPG et le parti auquel ils sont rattachés, le PYD, comme des organisations "terroristes", bien qu'ils soient épaulés par Washington, allié traditionnel de la Turquie. Mais l'émissaire présidentiel américain auprès de la coalition internationale antijihadiste, Brett McGurk, a qualifié les affrontements entre la Turquie et les forces arabo-kurdes soutenues par les États-Unis d'"inacceptables", appelant toutes les parties à "cesser" les combats.

"crimes contre l'humanité"

Dimanche, l'armée turque avait affirmé avoir tué "25 terroristes kurdes", après avoir essuyé la perte d'un premier soldat au sol. De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'homme avait affirmé que les bombardements turcs en Syrie avaient provoqué la mort d'au moins 40 civils, des allégations fermement démenties par Ankara, qui assure que l'armée prend "toutes les mesures nécessaires pour éviter de toucher la population civile".

Sur le front diplomatique, le ministère syrien des Affaires étrangères a condamné "les violations, les agressions et les massacres commis par le régime turc", les qualifiant de "crimes contre l'humanité", dans une lettre adressée à l'ONU et relayée par l'agence officielle de presse syrienne Sana.

Avec AFP