De New York à Hong Kong, en passant par Paris ou Londres, toutes les places financières affichaient lundi des pertes d'au moins 2 %. En cause : l'annonce de la Banque mondiale qui prévoit une chute de 2,9 % du PIB de la planète.
AFP - Les Bourses mondiales ont connu lundi une nouvelle rechute sérieuse en raison notamment de doutes sur la réalité d'une prochaine reprise économique.
A New York, la première place financière mondiale, le Dow Jones a perdu 2,35%, son recul le plus marqué depuis la fin avril. L'indice à dominante technologique Nasdaq a lâché 3,35%.
Les Bourses européennes ont toutes terminé sur des pertes de l'ordre de 3%: Paris a perdu 3,04%, Londres 2,57%, Francfort 3,02% et l'Eurostoxx 50 3,10%.
Les marchés ont été refroidis par la révision à la baisse des prévisions économiques de la Banque mondiale pour 2009 et 2010. L'institution multilatérale a indiqué lundi qu'elle prévoyait désormais pour cette année une chute de 2,9% du produit intérieur brut (PIB) de la planète.
La révision touche particulièrement les pays en développement, où la croissance devrait être limitée à 1,2% en 2009 au lieu d'une hausse de 2,1% du PIB prévue encore fin mars par la Banque mondiale.
Ces nouvelles prévisions ont fait passer au second plan un bon indicateur en Allemagne: l'indice Ifo, qui mesure le climat des affaires dans ce pays, est ressorti en hausse et meilleur que prévu, atteignant 85,9 points en juin, ce qui constitue sa troisième progression d'affilée.
"Le marché a vu assez d'indicateurs sur le moral, nous voulons maintenant des faits", a expliqué un courtier à l'agence Dow Jones Newswires, interrogé sur la rechute des Bourses malgré le bon indice allemand.
"Le manque de conviction actuel s'explique par une attitude attentiste (...) Les courtiers attendent la confirmation que les signes de reprise économique sont plus que temporaires", a également jugé Patrick O'Hare, du site financier Briefing.com.
Les incertitudes sur la réalité d'une prochaine reprise économique ont aussi fait plonger les cours du pétrole qui avaient nettement progressé ces dernières semaines. Le baril de brut est ainsi retombé sous la barre des 68 dollars, entraînant dans sa chute les titres des compagnies pétrolières et de toutes les valeurs énergétiques.
Le fort recul des marchés boursiers s'explique aussi par des prises de bénéfices car les cours restent en très nette hausse depuis le début de l'année, malgré leur repli récent.
"Les investisseurs prennent des bénéfices dans des secteurs qui avaient bien progressé, comme l'automobile et les minières", notait ainsi Jean-Bernard Parenti, de SwissLife Gestion Privée.
Plombées par le net recul des cours du pétrole, les deux Bourses de Moscou ont chuté encore plus fortement: la RTS, la principale place boursière moscovite, a perdu 4,98% et l'autre Bourse, le Micex, a accusé un plongeon de 7,80%, enregistrant sa plus importante baisse depuis novembre.
En Amérique latine, Buenos Aires a abandonné 4,07%, Sao Paulo 3,66%, Mexico 3,95%, Lima 5,10%, mais Caracas a fini stable.
En début de journée les marchés asiatiques avaient fait meilleure figure tout en terminant la séance timidement dans le vert. La Bourse de Tokyo avait pris 0,41%, Hong Kong 0,77% et Shanghai 0,55%, à son plus haut niveau depuis juillet 2008.