![Nicolas Sarkozy annonce la souscription d'un emprunt national Nicolas Sarkozy annonce la souscription d'un emprunt national](/data/posts/2022/07/14/1657838627_Nicolas-Sarkozy-annonce-la-souscription-d-un-emprunt-national.jpg)
Devant le Parlement réunis en Congrès à Versailles, le président français a notamment annoncé la date du remaniement ministériel, qui interviendra mercredi, et le lancement d'un emprunt destiné à financer les priorités du gouvernement.
Nicolas Sarkozy s'est exprimé ce lundi, à 15 heures, devant les sénateurs et les députés français réunis en Congrès, à Versailles. Dans un discours de 50 minutes, il a tour à tour abordé des questions aussi diverses que la crise économique, le remaniement du gouvernement, le débat sur une éventuelle interdiction en France du port de la burqa ou encore la mise en place d'une "taxe carbone" pour lutter contre la pollution. Il est aussi revenu sur le récent vote de la loi Hadopi contre le piratage sur Internet, dont le volet répressif a été censuré par le Conseil constitutionnel.
Au cours de son intervention, le président français a notamment affirmé que la crise économique n'était "pas finie", et que "nous ne savons pas quand elle se terminera". Il a également fait part de son intention de ne pas mener une "politique de la rigueur, parce que les politiques de rigueur ont toujours échoué".
"Je n'augmenterai pas les impôts, car cela retarderait longtemps la sortie de crise. [Une telle hausse] ne réduit pas les déficits, mais les augmente", a-t-il précisé. "Tout licencié économique" devra pouvoir "garder son salaire et recevoir une formation pendant un an", a également annoncé le chef de l'État, qui a ajouté que "les recettes de la croissance devront être intégralement consacrées à la réduction des déficits liés à la crise".
À propos des réformes en cours, Nicolas Sarkozy a insisté sur le fait que le gouvernement "sera[it] au rendez-vous", notamment en ce qui concerne le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et la refonte de la carte des collectivités territoriales. Quant à la délicate question du relèvement du départ de l'âge à la retraite, le chef de l'État ne l'a pas exclu, mais a toutefois préféré botter en touche, affirmant que "le temps de la décision" est fixé à la "mi-2010".
La burqa, un problème de "dignité de la femme"
Au cours de son discours, Nicolas Sarkozy a également annoncé que le remaniement du gouvernement aura lieu mercredi, et qu'il sera fait "avec le Premier ministre". La nouvelle équipe aura pour mission de "réfléchir aux priorités nationales et à la mise en place d'un emprunt" qui aura pour objectif de "financer [ces] priorités".
Si le "montant et les modalités" de cet emprunt n'ont pas été arrêtés et qu'il sera lancé "soit auprès des Français, soit auprès des marchés financiers" sans plus de précisions pour l'instant, le président a insisté sur le fait qu'il souhaitait le voir affecté exclusivement aux "priorités stratégiques pour l'avenir".
S'immisçant dans le débat sur une éventuelle interdiction de la burqa en France, Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il ne s'agissait pas d'un "problème religieux, [mais d']un problème de liberté, de dignité de la femme. Ce n'est pas un signe religieux, c'est un signe d'asservissement, d'abaissement [...]. La burqa n'est pas la bienvenue sur le territoire de la République", a-t-il poursuivi. Le débat sur le voile intégral porté par certaines musulmanes a été relancé après qu'un député a demandé la création d'une commission d'enquête parlementaire sur la question.
Le chef de l'État a enfin commenté la loi Hadopi, qui a provoqué de nombreux remous en France. "Comment peut-on accepter que les règles qui s'imposent à toute la société ne s'imposent pas sur Internet ? [...] En défendant le droit d'auteur, je ne défends pas seulement la création artistique. Je défends aussi l'idée que je me fais d'une société de liberté où la liberté de chacun est fondée sur le respect du droit des autres", a-t-il déclaré.
Avant de mettre un terme à son intervention, le chef de l'État a encore martelé son intention d'aller "le plus loin possible sur la taxe carbone", à savoir la mise en place d'une taxe sur les émissions de gaz à effet de serre liés à la consommation d'énergie concernant aussi bien les particuliers que les entreprises et les administrations. "Plus nous taxerons la pollution, plus nous allègerons les charges pesant sur le travail [...] C'est un enjeu pour l'emploi", a-t-il conclu.