Une personne a été tuée par balle mercredi, au cours d'une manifestation anti-gouvernementale à Beni. Cette ville de l'est de la RD Congo a été le théâtre le week-end dernier d'un massacre qui a fait une cinquantaine de morts.
Un manifestant qui participait mercredi 17 août à un rassemblement anti-gouvernemental à Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo (RD Congo), a été tué par balle lors de heurts avec les forces de l'ordre, selon une source hospitalière.
L'homme a été touché d'une balle dans le dos, a détaillé à l'AFP Jérémie Muhindo, médecin à l'hôpital de Beni. Il a ajouté que "cinq personnes blessées, dont trois par balles", y ont été admises pour des soins. "Un jeune homme a été tué par un policier près de la rivière Kilokwa", a confirmé à l'AFP le président de la société civile de Beni, Gilbert Kambale.
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mercredi dans cette ville du Nord-Kivu, province touchée par des violences depuis deux ans, pour dénoncer l'inaction de Kinshasa face aux groupes armés qui sévissent dans la région.
Plus de 600 morts en moins de deux ans
Le territoire de Beni et ses environs sont en proie à une série de massacres, principalement à l'arme blanche, ayant causé la mort de plus de 650 personnes depuis octobre 2014 et attribués par Kinshasa et la mission de l'ONU en RD Congo (Monusco) aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF). Certains spécialistes avancent cependant que d'autres groupes armés, y compris des soldats congolais, sont à l'origine de ces attaques sur les civils.
Une cinquantaine de personnes ont trouvé la mort dans la nuit de samedi à dimanche dans les quartiers nord de la ville, à la lisière du parc de Virunga, repaire des ADF. La société civile de Beni évoque 51 morts, le gouvernement chiffre lui à 42 le nombre de tués.
La société civile de Beni avait décrété trois journées "ville morte" à partir de lundi. Les manifestants avaient noué autour de leurs têtes des étoffes marquées du mot "Amani" (paix, en swahili), pour clôturer le deuil.
En visite-éclair à Beni mardi, le Premier ministre congolais Augustin Matata a été hué par la foule qui l'a appelé à la démission, en accusant les autorités de n'avoir pas protégé la population contre ce danger "bien identifié".
Les violences au Kivu s'ajoutent aux tensions politiques en RD Congo à l'approche de l'élection présidentielle prévue en novembre. L'opposition a demandé au président Joseph Kabila de s'effacer après avoir effectué les deux mandats permis par la Constitution.
Avec AFP et Reuters