Interrogé sur l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray alors qu’il revenait des Journées mondiales de la jeunesse qui se sont déroulées en Pologne, le pape François a déclaré qu’il n’était "pas exact d’associer islam et terrorisme".
Le pape François a quitté, dimanche 31 juillet, la Pologne où se déroulaient les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ). Interrogé au cours d'une conférence de presse, dans l'avion qui le ramenait, sur l’assassinat d’un prêtre à Saint-Étienne-du Rouvray (Seine-Maritime) la semaine dernière, il a assuré qu’il n’était « pas vrai, et il n’est pas exact (de dire) que l'islam c'est le terrorisme".
"Tous les jours quand j'ouvre les journaux, je vois des violences en Italie, quelqu'un qui tue sa petite amie, un autre qui tue sa belle-mère, et ce sont des catholiques baptisés", a déclaré François. "Si je dois parler de violences islamiques, je dois aussi parler de violences chrétiennes. Dans presque toutes les religions, il y a toujours un petit groupe de fondamentalistes. Nous en avons nous aussi", a-t-il insisté.
Comme dans plusieurs interventions au cours de son voyage de cinq jours en Pologne, le pape François a assuré que la religion n'était pas le vrai moteur des violences.
"On peut tuer avec la langue aussi bien qu'avec un couteau", a-t-il lancé, se référant apparemment à la montée des partis populistes qui attisent le racisme et la xénophobie. Le terrorisme "prospère quand le dieu de l'argent est placé en premier" et "quand il n'y a pas d'autre option", a dit le pape.
Visite à Auschwitz
Le pape François avait prononcé plus tôt dans la journée la messe de clôture des JMJ devant plus de 2,5 millions de fidèles rassemblés à Brezgi, près de Cracovie.
L'un des moments les plus marquants de sa visite de cinq jours en Pologne restera sa visite à Auschwitz, où il a rencontré un groupe de rescapés. Auparavant, solitaire et recueilli, il a prié en silence, avant d'inscrire sa réaction à l'horreur de l'Holocauste dans le livre d'or : "Seigneur, aie pitié de ton peuple, Seigneur pardon pour tant de cruauté".
Il a abordé à plusieurs reprises la question des réfugiés, appelant à accueillir "ceux qui fuient la guerre et la faim", alors que le gouvernement conservateur polonais est réticent à accepter l'arrivée de migrants, invoquant des raisons de sécurité.
Les jeunes ont été sommés de ne pas se considérer "comme des retraités à 23, 24 ou 25 ans", et à "ne pas confondre le bonheur avec un divan" et se laisser "étourdir et abrutir" par un confort douillet et les jeux vidéo.
À l'issue de la messe finale, François a annoncé que les prochaines JMJ au niveau mondial se tiendraient en 2019 au Panama. Une grande pluie de confettis blancs a salué cette annonce. Le président du Panama Juan Carlos Varela qui a assisté à la messe finale des JMJ, s'est alors avancé vers le podium à la rencontre du pape.
Avec AFP