La contre-autopsie effectuée sur le corps d'Adama Traoré, décédé lors d'une interpellation dans le Val d-Oise, n'a révélé "aucun signe de violences", a indiqué le parquet. La mort du jeune homme de 24 ans demeure inexpliquée.
"Aucune trace de violences." Telle est la conclusion délivrée, jeudi 28 juillet, par le procureur de la République de Pontoise à propos de la nouvelle autopsie effectuée sur le corps d'Adama Traoré, mort le 19 juillet lors de son interpellation dans le Val-d'Oise.
"La nouvelle expertise ne fait état d'aucune trace de violences susceptible d'expliquer le décès" du jeune homme de 24 ans, qui a entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont-sur-Oise et dans les communes voisines, a précisé Yves Jannier. Selon le procureur, "l'explication de la cause du décès ne pourra être apportée qu'avec l'ensemble des analyses (bactériologie, toxicologie, anatomopathologie)", dont les résultats sont attendus "dans le courant du mois d'août".
La justice avait accédé, mardi, à la demande de contre-expertise déposée par la famille d'Adama Traoré, qui accuse les gendarmes d’avoir commis une "bavure".
"Pour qu'on arrête les fantasmes de part et d'autre"
Le premier rapport d'autopsie avait souligné "un phénomène infectieux sur plusieurs organes", notamment les poumons et le foie, et "l'absence de violences de nature à entraîner le décès", qui reste inexpliqué. "Lorsque les secours sont intervenus, la température du jeune homme était très élevée, et c'était un jour de canicule", a rappelé le procureur.
L'avocat de la famille, Frédéric Zajac, avait dit avoir demandé cette contre-expertise, non "pour contester la première autopsie, mais pour qu'on sache tout, qu'on arrête les fantasmes de part et d'autre".
Aux cris de "Justice pour Adama", 5 000 personnes avaient participé le 22 juillet à Beaumont-sur-Oise à une marche blanche, qui avait pris des allures de manifestation. Deux enquêtes sont menées parallèlement par la section de recherches et l'inspection générale de la gendarmerie.
Avec AFP