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Convention démocrate : Bernie Sanders appelle ses partisans à soutenir Hillary Clinton

À Philadelphie, la convention démocrate s'est ouverte mardi sous le signe de divisions du parti. Sur fond de scandales, Bernie Sanders a pourtant appelé ses partisans à voter pour Hillary Clinton.

Alors que s’est ouverte lundi 25 juillet la convention démocrate à Philadelphie, les divisions du parti sont toujours apparentes. Bernie Sanders a même peiné à contrôler ses partisans qui refusent à grands cris de soutenir la candidate à la présidentielle Hillary Clinton.

"Hillary Clinton doit devenir la prochaine présidente des États-Unis", a déclaré le sénateur du Vermont face à des défenseurs qui ont hué jusqu'à la seule mention du nom de l'ex-secrétaire d'État. "Hillary Clinton fera une présidente remarquable et je suis fier de me tenir à ses côtés" a poursuivi Sanders dans un chahut entre les pro-Sanders et les  pro-Clinton.

Après quatre jours de réunion, la convention démocrate désignera l'ex-secrétaire d'État pour l'élection présidentielle du 8 novembre aux États-Unis. Et les troubles de lundi laissent craindre des difficultés pour Clinton dans la conquête des électeurs de Sanders.

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Convention démocrate : Bernie Sanders appelle ses partisans à soutenir Hillary Clinton

Le sénateur du Vermont avait pourtant, par mail, invité ses délégués partisans à davantage de tenue lundi après-midi, rappelant qu’il en allait de la crédibilité du mouvement, que celui-ci pâtirait de "huées, [de] dos tournés, [de] sorties de salle et autres démonstrations". "C'est ce que veulent les médias. C'est ce que veut Donald Trump", avertissait-il. Consigne peu respectée.

First lady

La Première dame des États-Unis, Michelle Obama, a ensuite volé la vedette au sénateur du Vermont, dans un discours suscitant plus d'unité, et semblé renouveler l'enthousiasme des démocrates.

Evoquant la manière dont elle éduque ses filles, Sasha et Malia, elle a résumé sa posture face à la campagne de Donald Trump, qui met en cause régulièrement Barack Obama, et le dit musulman.

"Quand quelqu'un est cruel ou se comporte comme une brute, on ne s'abaisse pas à son niveau. Non, notre devise, c'est : 'quand ils visent bas, nous visons plus haut'", a déclaré la Première dame.

"Il n'y a qu'une personne dont je pense qu'elle soit vraiment qualifiée pour être présidente des États-Unis, et il s'agit de notre amie Hillary Clinton" a-t-elle poursuivi, avant de défendre une candidate démocrate "qui ne cède jamais à la pression".

Excuses sincères

La divulgation par Wikileaks d’une vingtaine de milliers de mails suggérant que le Comité national démocrate (CND) a cherché à saborder la campagne Sanders a mis à mal l’unité que souhaitaient afficher les dirigeants du parti, pour mieux contrer la campagne accidentée du candidat républicain Donald Trump.

Après la publication par Wikileaks de courriels du CND questionnant notamment l'athéisme de Sanders et évoquant sa judaïté, des excuses ont été présentée par l'instance dirigeante du parti à l'ex-candidat via un communiqué : "Au nom de tout le monde au CND, nous voulons présenter au sénateur Sanders nos profondes et sincères excuses pour les remarques impardonnables faites par courriel".

Battu lors de la primaire démocrate par Hillary Clinton, Bernie Sanders avait déjà dénoncé à plusieurs reprises les oppositions du parti dont il aurait fait l'objet. Et le sénateur du Vermont a contribué lui-même au malaise de lundi en réclamant et obtenant dimanche la démission de la présidente du Parti démocrate, Debbie Wasserman Schultz, après la publication des mails incriminants.

La même Debbie Wasserman Schultz, qui s'exprimait lundi quelques heures avant l'ouverture officielle de la convention devant des délégués de son État, la Floride, s'est faite huer. La présidente démissionnaire du Comité national démocrate a annoncé par la suite qu'elle renonçait à prononcer le discours d'ouverture de la convention.

Le FBI a annoncé lundi qu'il enquêterait sur le piratage qui a conduit à la publication de ces courriels.

L'équipe de campagne de Clinton s'est publiquement interrogée sur une possible piste russe, notant que Trump avait eu des mots élogieux à l'égard de Vladimir Poutine et que Moscou pourrait avoir intérêt à favoriser son élection.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a démenti ces accusations en marge d'une réunion avec le secrétaire d'État américain John Kerry mardi au Laos.

Côté sondages, Donald Trump – investi la semaine dernière à Cleveland dans l'Ohio par le Parti républicain – a pratiquement refait son retard sur sa rivale démocrate dans les intentions de vote. Un sondage CNN/ORC lui donne même trois points d'avance, à 48 % contre 45 %.

Avec Reuters