
Témoin des profondes divisions créées par la candidature Trump, son ex-concurrent à l'investiture, le sénateur du Texas, Ted Cruz, a été hué mercredi après avoir refusé de soutenir formellement le candidat du Parti républicain.
À la veille du show final de la convention républicaine, Donald Trump, fraîchement investi candidat républicain à la Maison Blanche, a fait, mercredi 20 juillet, un amer constat : son parti reste fracturé, les cicatrices des primaires sont à vif.
Le septuagénaire novice en politique, qui espère l'emporter face à Hillary Clinton et succéder à Barack Obama, a subi un revers politique – et un véritable affront – lorsque son ancien rival Ted Cruz a refusé de lui apporter son soutien.
Applaudi par la salle debout pendant de très longues minutes, le champion de la droite religieuse a prononcé un implacable plaidoyer contre "Obama et Clinton" qui veulent tout "dicter depuis Washington", de la santé aux armes.
Mais s'il a félicité le magnat de l'immobilier pour avoir emporté la nomination, il s'est gardé de prononcer la phrase que la salle attendait : Votez Trump !
"S'il vous plaît, ne restez pas à la maison en novembre", a-t-il lancé, tenant la foule en haleine. "Votez selon votre conscience", a-t-il alors ajouté, provoquant des huées, pendant que des délégués scandaient "Nous voulons Trump ! Nous voulons Trump".
"Nous méritons des dirigeants qui se battent pour des principes"
"Nous méritons des dirigeants qui se battent pour des principes", a encore dit Ted Cruz, dans une allocution laissant penser qu'il avait déjà les yeux rivés sur le rendez-vous présidentiel de 2020.
Son discours s'est achevé sous une immense bronca dans la vaste salle omnisports de Cleveland où se tient cette convention boycottée par nombre de ténors républicains hérissés par les idées et le style abrasif de l'homme d'affaire new-yorkais.
Le délégué républicain anti-Trump Ken Cuccinelli a dit à Reuters qu'il avait escorté la femme de Ted Cruz, Heidi Cruz, vers la sortie, craignant pour sa sécurité. "Pendant le discours, de plus en plus de personnes s'approchaient d'Heidi et de Rafael (le père de Ted Cruz) [...] quand le discours s'est achevé, il y avait une foule derrière nous (...) elle a essayé de partir", rapporte-t-il.
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Wow, Ted Cruz got booed off the stage, didn't honor the pledge! I saw his speech two hours early but let him speak anyway. No big deal!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 21 juillet 2016"Wow, Ted Cruz sorti de scène sous les huées", a réagi Trump peu après sur Twitter. "Il n'a pas tenu sa promesse : j'ai vu son discours deux heures avant mais je l'ai laissé parler. Sans importance !"
Mary Balkema, 49 ans, déléguée du Michigan, regrettait, furieuse, un discours "déplorable". "Nous attendions vraiment une manifestation d'unité et cela n'a pas eu lieu".
L'équipe de campagne de Trump avait pourtant tout fait pour placer cette soirée dans l'Ohio sous le signe de l'unité.
Mike Pence accepte officiellement son poste de colistier
Un à un, les partisans de l'homme d'affaires new-yorkais avaient défilé au podium pour appeler à vaincre "l'entreprise Clinton", faire siffler "Hillary", et célébrer leur champion.
"Vous devez tenir votre promesse de soutenir Trump !", a lancé, à l'attention des 16 anciens rivaux du candidat républicain l'animatrice de radio conservatrice Laura Ingraham, faisant se lever la salle.
"Je sais que certains d'entre vous ont des réserves sur mon ami Donald Trump", a reconnu Rick Scott, gouverneur de Floride, avant de souligner que l'Amérique avait besoin d'un président "politiquement incorrect".
"Voten por Donald Trump !", a conclu en espagnol Ralph Alvarado, élu du Sénat du Kentucky, qui avait la tâche titanesque d'essayer de ramener quelques voix hispaniques vers le candidat républicain, qui s'est mis encore un plus à dos cet électorat déjà traditionnellement très démocrate.
Le discret gouverneur de l'Indiana, Mike Pence, a quant à lui officiellement accepté son poste de colistier et donc de possible futur vice-président. Puis a souligné avec humour qu'il avait probablement été choisi pour la recherche d'un équilibre au côté d'un candidat "à la forte personnalité, au style coloré et au charisme incontestable". Il a aussi répété son moto : "Je suis un chrétien, un conservateur et un républicain, dans cet ordre".
Avec AFP et Reuters