Devant des milliers de fidèles rassemblés en plein air au coeur de Tombouctou au Mali, l'imam célèbre la fin du ramadan, la fête de l'Aïd al-Fitr, l'une des dates les plus importantes pour les musulmans.

"C'est un soulagement parce que Tombouctou a connu une crise effectivement. Et nous mettons cette crise dans le cadre des épreuves de Dieu. Donc, nous sommes très contents, nous sommes très fiers de nous retrouver encore une fois de plus sur cette place de prière pour montrer la solidarité de l'islam, pour montrer la solidarité des musulmans, pour que les cœurs se réconcilient", déclare ainsi Alpha Wangara, imam de la mosquée Sidi Yahia de Tombouctou.

Sous les pieds des fidèles, plus de 700 ans d'histoire, d'islam et de conquêtes. La douleur de l'occupation de la ville par Al-Qaïda au maghreb islamique et ses groupes affiliés reste en effet vive.

Trois ans et demi après sa libération la perle du désert a renoué avec ses traditions. Mais la menace d'attentats est toujours présente. Les forces de sécurité et les casques bleus sont en alerte permanente. Et la célébration de l'Aïd se déroule sous haute sécurité.

"On est souvent inquiétés par les islamistes parce que, aujourd'hui, la situation est telle qu'on ne sait plus qui est qui dans cette affaire. Il y a donc lieu d'être prudent : c'est la raison pour laquelle on a pris de telles dispositions pour sécuriser, afin d'éviter les surprises", explique Isha Diakité, commandant de la gendarmerie de Tombouctou.

Le grand imam de la mosquée de Tombouctou, dite la cité des 333 saints, a clos le mois de ramadan par un discours très symbolique. Il a appelé à l'unité de la communauté musulmane mais aussi et surtout, à la résistance face aux épreuves. Et des épreuves il y en a : pas moins de 5 attaques ont été imputées aux jihadistes cette semaine dans la région.