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Révélations de l’administration Obama sur ses frappes de drones

La direction du renseignement américain a publié pour la première fois vendredi un bilan chiffré des frappes de drones réalisées par les États-Unis. Obama cherche à mieux encadrer cette pratique avant de quitter la Maison Blanche.

Pour la première fois et alors que la fin du mandat de Barack Obama se rapproche à grands pas, la direction du renseignement américain (DNI) a publié vendredi 1er juillet un bilan chiffré, bien que très succinct, des frappes de drones réalisées par les États-Unis hors zones de guerre, depuis l'entrée en fonction du président Obama en 2009.

Les bombardements contre les extrémistes islamistes, réalisés principalement par des drones de la CIA ou du Pentagone, se sont considérablement développés depuis cette date.

Le bilan de la DNI révèle que jusqu'à 2 581 combattants ont été tués dans des pays comme le Pakistan, le Yémen ou la Somalie. La direction du renseignement américain affirme par ailleurs que de 64 à 116 civils ont trouvé la mort dans ces bombardements.

Le Bureau du journalisme d'investigation, une ONG basée à Londres, juge que les pertes civiles liées aux bombardements américains hors zone de guerre sont en réalité 6 à 7 fois supérieures aux chiffres du renseignement américain.

Une pratique qui manque de transparence

Se tournant vers l'avenir, le président américain a signé un décret ordonnant aux différentes agences impliquées dans les frappes de prendre toutes les précautions possibles dans leur conduite "pour réduire la probabilité de victimes civiles".

Il précise explicitement qu'elles devront reconnaître la responsabilité des États-Unis en cas de victimes civiles et dialoguer avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et les autres organisations non-gouvernementales qui opèrent dans les zones de conflit.

Pour Naureen Shah, une responsable d'Amnesty International, le président Obama cherche à encadrer la pratique, avec à l'esprit l'idée que ses successeurs à la Maison Blanche pourraient être moins rigoureux que lui. Cependant, comme ses collègues d'autres ONG de défense des libertés civiles, elle souligne que l'administration est encore loin de la transparence dans l'application de son droit de tuer.

La majorité des frappes de drones américaines se concentrent au Pakistan où un pic de bombardements a été atteint en 2010, avec 802 combattants tués, selon les chiffres de la Fondation New America, un cercle de réflexion de Washington. Il est largement redescendu depuis, avec 57 tués en 2015.

Aujourd'hui, les frappes "anti-terroristes" restent importantes au Yémen et en croissance en Somalie, avec respectivement 116 et 203 morts en 2016, selon la Fondation New America.

Avec AFP