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Les Européens se concertent, sans les Britanniques, pour préparer l'après-Brexit

Moins d'une semaine après le choc du Brexit, les dirigeants européens se retrouvent mercredi, sans leur partenaire britannique, pour tenter de donner à une nouvelle impulsion au projet européen.

David Cameron reparti, les dirigeants des pays de l'UE se retrouvent mercredi 29 juin au matin à Bruxelles, pour la première fois sans le Royaume-Uni, pour préparer l’après-Brexit.

Mardi, Bruxelles et les dirigeants des 27 pays restants ont accepté de donner du répit au Royaume-Uni, tout en l'avertissant que le temps était compté pour engager son divorce avec l'UE.

La chancelière allemande Angela Merkel a prévenu les Britanniques que leur relation future avec l'UE ne se ferait pas "à la carte", soucieuse d'éviter que le Brexit ne donne des idées à d'autres pays.

Les chefs d'État et de gouvernement de l'Union reconnaissent "qu'un peu de temps est nécessaire pour que le calme revienne", a déclaré le président du Conseil européen Donald Tusk à la presse à l'issue d'un dîner des 28 consacré au Brexit. Son homologue de la Commission, Jean-Claude Juncker, a insisté pour que Londres enclenche "aussi vite que possible" la procédure régissant sa future séparation.

David Cameron "se sent responsable"

Le Premier ministre britannique David Cameron n'a rien cédé sur ce point en répétant mardi qu'il laisserait à son successeur le soin d'activer la "clause de retrait" de son pays, l'article 50 du Traité de Lisbonne. "La décision de faire jouer l'article 50 reviendra au prochain cabinet une fois qu'il aura déterminé le but poursuivi", a-t-il répété.

Pour son ultime apparition à un sommet européen, il a été contraint à la douloureuse tâche d'expliquer son cuisant échec au référendum du 23 juin, qui a vu 52 % des Britanniques voter pour larguer les amarres avec l'Europe. Il a défendu sa décision de convoquer un référendum: "Bien sûr que je regrette le résultat mais je ne regrette pas d'avoir organisé le référendum, c'était la bonne chose à faire".

"Il était ému (...) Il avait plaidé pour une réponse du peuple britannique qui n'a pas été celle du scrutin", a raconté le président français François Hollande. "Il sentait bien que c'était une décision historique et se sentait responsable", a-t-il témoigné, soulignant qu'il n'y avait eu "autour de la table pas de volonté d'humilier" David Cameron.

Quel futur pour l'UE ?

Les flèches ont plutôt été décochées à l'attention des partisans du Brexit. "Ce que je ne comprends pas, c'est que ceux qui voulaient partir soient totalement incapables de nous dire clairement ce qu'ils veulent", a ainsi accusé Jean-Claude Juncker.

À la peine depuis leur victoire surprise au référendum, les chefs du camp du Brexit ont commencé à rétropédaler sur des promesses phares de leur campagne. David Cameron a plaidé à Bruxelles pour une "relation la plus étroite possible" entre Londres et l'UE une fois le divorce effectif, faisant valoir que les 27 autres États membres resteront "des voisins, des amis, des alliés, des partenaires".

L'Union "est assez forte pour surmonter le départ de la Grande-Bretagne et continuer à aller de l'avant même à 27", a voulu rassurer Angela Merkel.

L'Allemagne, la France et l'Italie, les trois poids lourds fondateurs de l'UE et principales économies de la zone euro, ont milité pour donner une "nouvelle impulsion" au projet européen, aux contours encore flous.

Les pays fondateurs de l'Union "ne sont pas les seuls à porter le projet", a mis en garde Jean-Claude Juncker, dans un appel à associer la voix des pays d'Europe de l'Est.

Avec AFP