La Turquie et Israël ont conclu un accord de normalisation de leurs relations diplomatiques, qui sera signé mardi, au terme de six années de tensions. Les deux États échangeront dans les plus brefs délais des ambassadeurs.
Après six années de brouille, Israël et la Turquie ont officialisé lundi 27 juin la normalisation de leurs relations, a annoncé le Premier ministre turc Binali Yildirim à la veille d’un accord de réconciliation qui sera signé mardi. Les deux pays vont notamment échanger des ambassadeurs.
Le Premier ministre turc a également annoncé que son pays allait acheminer vendredi "plus de 10 000 tonnes d'assistance humanitaire" depuis le port turc de Mersin (sud) vers le port israélien d'Ashdod pour les Palestiniens de la bande de Gaza, sous blocus israélien.
Cet accord prévoit aussi le versement de 20 millions de dollars (18,15 millions d'euros) aux proches des victimes de l'assaut par les forces israéliennes d'un bateau turc en 2010. Dix militants turcs pro-palestiniens avaient été tués dans l'assaut du Mavi Marmara, navire amiral d'une flottille qui venait de briser le blocus de la bande de Gaza.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a toutefois précisé lundi que le blocus maritime que son pays impose depuis 10 ans à la bande de Gaza resterait en vigueur après l'accord avec la Turquie. "Le deuxième point de l'accord est la poursuite du blocus maritime de sécurité au large de la bande de Gaza", a-t-il précisé. "C'est un intérêt sécuritaire de haute importance pour nous. Je n'étais pas prêt à le renégocier".
"Un important signal d'espoir pour la stabilité de la région"
Selon les médias israéliens, Ankara se serait aussi engagée à empêcher le Hamas au pouvoir à Gaza de mener des activités anti-israéliennes à partir de son territoire, mais il pourra continuer à avoir des activités diplomatiques en Turquie.
En visite en Israël et dans les Territoires palestinien, le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, a salué ces annonces. Il voir dans la normalisation des relations israélo-turques "un important signal d'espoir pour la stabilité de la région".
La Turquie était un allié régional capital pour Israël jusque dans les années 2000. Mais leurs relations se sont ensuite détériorées, avant d'être réduites de manière drastique en 2010 en réaction à l'assaut lancé par des commandos israéliens contre le Mavi Marmara. Israël avait présenté ses excuses en 2013 mais les tensions s'étaient ravivées l'année suivante avec une nouvelle offensive israélienne dans la bande de Gaza.
Avec AFP et Reuters