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La Gay Pride d'Istanbul dispersée par la police, deux députés allemands interpellés

La police turque a fait usage de gaz lacrymogènes dans le centre d'Istanbul pour disperser des dizaines de militants qui cherchaient à se rassembler, malgré l'interdiction de la Gay Pride. Deux députés allemands ont été brièvement interpellés.

Deux députés allemands, l'un au Parlement européen et l'autre fédéral, ont été brièvement interpellés dimanche 26 juin à Istanbul lors de la dispersion par la police antiémeutes de manifestations contre l'interdiction de la Gay Pride, qui avait déjà fait l'objet de dispersion musclée en 2015.

Le gouvernorat d'Istanbul avait interdit la marche annuelle pour "des raisons de sécurité", provoquant la colère des militants de la cause LGBT (lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres). Ceux-ci avaient fait savoir que, sans défiler, ils se retrouveraient tout de même autour de la grande artère piétonne d'Istiklal.

De 200 à 300 personnes se sont ainsi retrouvées par petits groupes dans l'après-midi dans le centre de la plus grande métropole de Turquie, mais la police antiémeute a fait usage de gaz lacrymogènes pour les disperser. Les forces de l’ordre leur ont confisqué leurs drapeaux arc-en-ciel et tiré des balles en caoutchouc.

Une quinzaine d'interpellations

La députée écologiste allemande au Parlement européen Terry Reintke a annoncé sur son compte Twitter qu'elle avait été brièvement interpellée et qu'une quinzaine de personnes avaient été arrêtées. Volker Beck, député écologiste du Parlement allemand, connu pour son militantisme homosexuel, a également annoncé sur son propre compte avoir été aussi interpellé puis relâché. Un photographe indépendant américain a également été interpellé, selon l’AFP. De son côté, la police turque a indiqué avoir procédé à une douzaine d’interpellations.

Le message sur le compte twitter de la députée allemande Terry Reintke

Finally! @max_lucks, @fbanaszak and many other #LGBT activists have been released. #istanbulpride pic.twitter.com/6iKAmCm7Kf

— Terry Reintke (@TerryReintke) 26 juin 2016

La traditionnelle "marche des fiertés" d'Istanbul a eu lieu à douze reprises sans incidents le dernier dimanche de juin, réunissant des milliers de personnes. Elle était devenue la plus importante du genre dans un pays musulman du Moyen-Orient.

Cette année, la Gay Pride a été interdite alors que la Turquie est frappée depuis plusieurs mois par des attentats, attribués à l'organisation État islamique (EI) ou à la guérilla kurde, qui ont fait des dizaines de morts, notamment à Istanbul. Un groupe de jeunes ultranationalistes avait également menacé de violences si la marche était maintenue, la jugeant "immorale".

Il y a une semaine, la police antiémeutes d'Istanbul avait déjà fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc pour disperser la "Transpride", une marche des transgenres qui avait elle aussi été interdite. 

Avec AFP et Reuters