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"Je fais partie de la famille électro pour toujours", dit Solveig

Rencontre avec Martin Solveig, l'un des plus grands DJ de la scène électro française, qui s'est produit les 3 et 4 juin sur la mythique scène parisienne de l'Olympia, un endroit peu habitué à recevoir ce type d'artiste.

FRANCE 24 a rencontré Martin Solveig qui, avec Laurent Garnier ou encore David Guetta, est l'un des maîtres français des platines sur la scène électro internationale. Un genre musical fait de synthétiseurs et de percussions électroniques qui s'est fait connaître avec des artistes comme Aphex  Twin, Carl Craig ou Jeff Mike au début des années 2000. Des raves aux technoparades, l’électro sort aujourd'hui de l'underground pour devenir populaire.

Celui que Christine Albanel a promu chevalier des Arts et des Lettres en septembre a remporté, cette année encore, une Victoire de la musique dans la catégorie "Musique électronique de l’année". Passant du Stade de France à l’Olympia, où il s'est produit les 3 et 4 juin, Martin Solveig nous raconte ses derniers concerts.
FRANCE 24 : Comment avez-vous appréhendé l'Olympia, cette scène qui propose plus souvent des artistes de variété?

Martin Solveig: L’Olympia était un pari risqué dans lequel je me suis lancé avec beaucoup d’incertitude par rapport à la perception des gens. Étant aux platines depuis douze ans, je sais à peu près comment faire danser un public, petit ou vraiment immense comme au Stade de France. Ici, le challenge du live était de faire accepter une autre façon de proposer ma musique. S’il devait y avoir un message derrière mon passage sur cette scène, ce serait que les gens qui font de l’électro peuvent aller sur différentes scènes mais pas l'inverse. L’artiste électro ne devient pas artiste de variété parce qu’il fait l’Olympia.

F24 : Votre musique est-elle faite pour la scène ?

M.S. : Depuis 8 ans, j’ai fait trois albums et beaucoup de musique a priori appréciée dans les boîtes de nuit mais aussi en dehors, grâce à la radio. Mais je n’avais jamais vraiment pu rencontrer une partie de mon public. Et les gens n’ont pas souvent l’occasion de me voir sur scène. A l’Olympia, il y avait des enfants, comme des gens plus âgés. C’était vraiment très bien.

F24 : Comment définiriez-vous votre musique ?

M.S. : J’ai toujours eu l’impression de faire un genre de funk un peu contemporain, et un peu plus électronique dans le sens où j’utilise des machines pour certains éléments rythmiques. Par rapport à mes confrères de l’électro, j’utilise beaucoup de voix dans mes titres alors que la tendance est plutôt inverse ; les voix sont souvent au second plan.

F24 : Quelle est votre définition de la musique électro ?

M.S. : C'est un terme qui veut tout et rien dire dans lequel on classe souvent des artistes d'une même génération. On a classé en électro Air ou Justice qui, pour moi, n'ont pas grand chose à voir avec cette musique. En tous cas, je suis sûr d’une chose, je fais partie de la famille électro pour toujours.

F24 : Vous dirigez-vous vers l'interprétation ?

M.S. : Interpréter s’est fait naturellement sur ce dernier album. N’ayant pas une voix de Stevie Wonder, je me suis autorisé un peu de maladresse qui donne une certaine sincérité sur "C’est la vie", mon dernier album. Ça me permet d’avoir une autre petite casquette sur scène et c’est un peu moins stérile qu’un mec derrière les platines.