Au menu de cette revue de presse française, mercredi 8 juin, la poursuite de la grève à la SNCF, malgré l’accord conclu avec le gouvernement par une partie des syndicats, l’euroscepticisme de plus en plus répandu chez les Français, l’Euro et la menace du hooliganisme. Et un entretien avec Didier Deschamps.
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A la Une de la presse française, ce matin, la poursuite de la grève à la SNCF, malgré l’abandon par le gouvernement de la réforme des conditions de travail des cheminots.
La décision d’une partie des syndicats, la CGT, Sud-Rail et FO, de continuer le mouvement ulcère littéralement le Figaro, qui parle de «honte nationale». «On a beau s’attendre à tout lorsqu’il s’agit de la SNCF, le spectacle qui s’y déroule depuis une semaine est proprement extravagant. Que voit-on? L’enterrement en catimini d’une réforme jugée indispensable pour l’entreprise publique, la capitulation en rase campagne du gouvernement face aux syndicats les plus radicaux, la signature à venir d’un gros chèque d’argent public et la poursuite de la grève! Qui dit mieux?». Une critique partagée par les Echos. «A la fin, ce sont (toujours) les cheminots qui gagnent», juge le journal, qui rappelle qu’en 1995, Alain Juppé avait reculé sur la seule réforme de leurs régimes spéciaux de retraite et qu’en 2007, Nicolas Sarkozy avait réussi sur le même sujet, mais au prix de lourdes contreparties financières. «A son tour, en 2016, François Hollande, pour sauver l’Euro de football, a cédé aux cheminots, décidément imbattables pour défendre leurs propres intérêts tout en prétendant agir par «procuration» pour les autres salariés». L’Humanité ne partage pas cette analyse, et évoque «un accord d’entreprise entre éclaircies et zones d’ombre» - justifiant la poursuite du mouvement par le maintien d’un article qui permet à la direction de l’entreprise publique des dérogations locales, moins favorables que l’accord d’entreprise.
L’Humanité assure que la réforme du Code du travail en France est imposée par l’Union européenne. D’après l’Huma, «Bruxelles coordonne l’offensive des «lois travail» en Europe. Est-ce cette défiance qui explique que l’euroscepticisme gagne toujours plus de terrain en France? D’après le Monde, qui cite une étude américaine publiée hier, seuls 38 % des Français ont actuellement un avis positif sur l’Union européenne, ce qui placerait l’Hexagone en deuxième position des pays les plus eurosceptiques derrière la Grèce - 38 %, soit deux fois moins qu’en 2004. Autre chiffre avancé par ce sondage: 32 % des Français considèrent que le Brexit serait une bonne chose pour l’UE, deux fois plus qu’en Allemagne ou en Grèce.
La France accueille dans deux jours l’Euro 2016 dans un climat plutôt tendu. On a beaucoup évoqué les inquiétudes liées à la menace terroriste, mais il en existe une autre, dont on a moins parlé: le hooliganisme, «une menace bien réelle», selon l’Humanité, qui rapporte que la Division nationale de lutte contre le hooliganisme a travaillé en amont avec ses homologues étrangers. Cette coopération devrait aboutir à une interdiction de territoire concernant près de 3000 supporters, d’après le ministère de l’Intérieur. Selon Libération, des policiers en civil seront aussi aux côtés des groupes réputés les plus «turbulents», pour éviter d’éventuels débordements comme en 1998. Surnommés «spotters», ou «guetteurs», ces policiers seront notamment présents lors des 5 matchs classés «à risque» sur les 51 qui doivent avoir lieu, notamment les matchs Ukraine-Pologne, Turquie-Croatie, et Angleterre-Pays de Galles.
Une victoire des Bleus pourrait, peut-être, alléger un peu ce climat morose. «A la maison, ça déménage!», veut croire 20 minutes, qui rappelle que les Bleus ont déjà gagné deux grandes compétitions de football organisées en France, dont la Coupe du monde en 1998. Jouer à nouveau à domicile permettra-t-il à l’équipe de France de remporter l’Euro? Encore faudrait-il que Didier Deschamps puisse «profiter d’une accalmie. Une vraie». Depuis plusieurs mois, le sélectionneur «essuie tempête sur tempête», relève le Figaro. Entre les absences et les blessures qui l’empêcheront d’aligner sa meilleure équipe, et les polémiques, «Dédé la chance», va-t-il retrouver son talisman à temps?, s’interroge le journal. Dans un entretien à l’Equipe, le sélectionneur redit sa «confiance» en son équipe et revient sur les péripéties qui ont compliqué sa tâche: «Imaginer tout ce qui nous est arrivé depuis l'annonce de la liste le 12 mai, franchement, même dans les pires cauchemars, je ne pense pas que j'aurais pu y parvenir».
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