
Le campement de migrants, insalubre, installé dans le 18e arrondissement de Paris, a été évacué ce lundi par les forces de l'ordre, dans le calme. Un premier cas de tuberculose y avait été diagnostiqué la semaine dernière.
Le campement des Jardins d'Eole dans le 18e arrondissement de Paris, où plus d'un millier de migrants étaient installés depuis plusieurs semaines, a été évacué lundi matin. Peu après 7h, les premiers migrants, des femmes notamment, ont commencé à monter dans les bus qui devaient les emmener dans des centres d'hébergement en Île-de-France.
Quelque 1 300 personnes, dont de nombreux Afghans, Soudanais, Somaliens et Érythréens, avaient été recensées au dernier pointage dans ce campement, situé dans le nord de la capitale.
L'opération menée par la préfecture de région, par la préfecture de police et par la Ville de Paris avec le soutien des associations, a été lancée en présence de la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse.
Les CRS mobilisés s'employaient à contenir, derrière un cordon, la pression des migrants qui sortaient un à un du groupe compact pour monter dans les bus.
Avant l’évacuation, vers 6h, les migrants attendaient déjà debout devant le campement de fortune. Le passage d'un premier bus a été salué par des applaudissements et des sifflets.
Mohammad dormait ici depuis un mois, il vient d'Afghanistan et dit s'être déjà lancé dans une démarche de demande d'asile. Où va-t-il ? "Je ne sais pas, ce sera mieux [qu'ici]" , a-t-il assuré à l'AFP en montrant les centaines de tentes sur l'esplanade.
Le campement, déjà évacué il y a moins d'un mois, avant de se reconstituer, présentait des conditions sanitaires très dégradées. La semaine dernière, Médecins du monde avait fait état de cas de tuberculose, maladie de la grande précarité jusqu'à présent inconnue sur les campements parisiens.
Pour cette opération, une quarantaine de bus ont été mobilisés pour une répartition dans une soixantaine de centres, notamment des gymnases. Les migrants "vont être orientés vers des centres en Île-de-France. Il faut absolument avoir un système de desserrement national, l'Île-de-France aura à terme beaucoup de mal à accueillir tout le monde", a indiqué sur place la préfète de Paris, Sophie Brocas.
En pleine crise migratoire en Europe, l'évacuation de lundi est la 23e opération du genre organisée à Paris depuis juin 2015, selon le décompte de la préfecture de région.
Face à l'engorgement actuel, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé mardi 31 mai, la création prochaine d'un camp humanitaire pour réfugiés dans la capitale, qui devrait ouvrir d'ici à la fin de l'été.
Avec AFP