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Au Japon, le sommet du G7 ouvre les débats sur l'économie mondiale et le terrorisme

Les dirigeants des principaux pays industrialisés entament jeudi un sommet du G7 ultra-sécurisé au Japon. Au menu des discussions, la croissance mondiale atone, la lutte contre le terrorisme, ou encore les migrations.

Les dirigeants du G7 se réunissent, à partir du jeudi 26 mai, pour un sommet à Ise-Shima, région côtière nichée au milieu de collines boisées, dans le centre du Japon. Ensemble, les chefs d'État ou de gouvernement des États-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, d'Italie, de l'Allemagne, du Canada et du Japon vont pencher sur les moyens de dynamiser la croissance économique mondiale et la lutte antiterroriste, durant 48 heures.

Quelques jours seulement après la réunion des ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales du G7 à Sendai (nord-est), la faiblesse de la croissance mondiale pèse en effet lourd dans les discussions de ce club de pays industrialisés.

L’économie mondiale, "le thème le plus important du G7"

"L'économie mondiale sera le thème le plus important du sommet du G7 d'Ise-Shima", a souligné, mercredi soir, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, au cours d'un point de presse avec Barack Obama. "Le président Obama et moi-même reconnaissons que le G7 doit rechercher une croissance globale, durable et robuste".

Tous invoquent l'équilibre qu'il faudrait trouver, entre politique monétaire, politique budgétaire et réformes structurelles, mais les divisions sur la façon dont il faudrait doser chacun de ces leviers ne devraient pas s'effacer pendant ce sommet. Le Japon comme l'Italie voudraient voir davantage de dépenses budgétaires mais l'Allemagne, qui exige plus de réformes structurelles, n'est pas d'accord, tout comme la Grande-Bretagne, qui suscite en parallèle les inquiétudes de ses pairs à l'approche du référendum du 23 juin sur une possible sortie de l'Union européenne.

Paris met sur la table la lutte contre le terrorisme

Le G7 doit en outre discuter de la lutte contre le terrorisme et son financement, l'une des priorités du président français, François Hollande, après les attaques revendiquées par l'organisation État islamique (EI).

Ainsi les dirigeants devraient-il plancher, à l'initiative de Paris, sur "la préservation du patrimoine culturel face aux agressions terroristes" après les destructions des trésors de Tombouctou, au Mali, du musée de Mossoul et des vestiges de la cité de Nimrud, en Irak, ou des temples de Palmyre, en Syrie, selon la délégation française.

Quelques mois après les attentats terroristes qui ont frappé Paris et Bruxelles, les mesures de sécurité ont été multipliées à travers l'archipel japonais à l’occasion de ce sommet, avec des milliers de policiers supplémentaires déployés pour surveiller les gares et les terminaux maritimes.

Le G7 appelé à l’aide dans la crise des réfugiés

Les migrations et les réfugiés figurent aussi au menu des pourparlers à "l'initiative" de l'Allemagne, qui a accueilli des centaines de milliers de migrants.

Alors que l'Europe est confrontée à sa plus grave crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a appelé le G7 à "reconnaître qu'il s'agit d'une crise mondiale" malgré les raisons géographiques qui font peser une lourde charge sur les épaules de l'Union européenne. "Nous demandons le soutien du G7", en particulier "qu'il s'engage à accroître l'aide mondiale pour satisfaire les besoins immédiats et à long terme des réfugiés et des pays hôtes", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. "Ceux qui critiquent l'Europe devraient plutôt réfléchir à la façon d'accroître leur aide car ce que fournit l'Europe est déjà massif."

Enfin, les revendications maritimes qui opposent Pékin et Tokyo devraient également faire l’objet de discussions, bien que la Chine soit absente du sommet. Pékin et Tokyo se disputent âprement la souveraineté de territoires inhabités en mer de Chine Orientale. Pékin revendique aussi la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, au grand dam d'autres pays comme le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et Brunei.

Vendredi, ces discussions seront en outre suivies par une visite historique de Barack Obama à Hiroshima, ville bombardée à l'arme atomique par les États-Unis en 1945. Il sera le premier président américain en exercice à visiter ce site, d’où il compte souligner la réconciliation entre les deux pays.

AFP