Au menu de cette revue de presse française, mardi 24 mai, la poursuite de la mobilisation contre la loi Travail et la stratégie, contestée par une partie des journaux, de la CGT. La victoire sur le fil du candidat Vert à la présidentielle en Autriche. Et des câlins pour les Britanniques.
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A la Une de la presse française, ce matin, la poursuite de la mobilisation contre la loi Travail par une partie des syndicats.
«De mieux en mieux…» - ironie et inquiétude du Parisien, agacé du «dialogue de sourds» dans lequel semblent s’enliser le gouvernement et la CGT – le syndicat qui se trouve actuellement en tête de la contestation contre la loi El Khomri. «Une porte de sortie, et vite!», presse le journal, qui évoque la «dégradation du climat social», avec la poursuite du blocage des raffineries, les nouvelles grèves en vue dans les transports, et les violences contre des permanences du Parti socialiste. «Ca va mieux», répète le gouvernement. Un mantra qui ne convainc pas le Parisien: «la réalité, c’est que la France n’arrive pas à sortir de son état de congélation, minée par des archaïsmes politiques et syndicaux qui transforment n’importe quelle table de négociations en ligne Maginot: personne n’avance, personne ne recule. Et la France piétine».
François Hollande et Manuel Valls sont-ils tombés dans «le piège syndical»? C’est l’hypothèse des Echos, qui relèvent que l’exécutif est en train de subir «une guérilla d’une rare violence de la part de la CGT, alors que son ambition était de parfaire son image de social-démocrate» - image peaufinée lors du dialogue entamé avec la CDFT, qui, elle, a accepté de valider la loi travail. La CGT va-t-elle parvenir à coincer le gouvernement, à «faire le plein?», s’interroge Libération, qui se demande si la confédération peut bloquer le pays en bloquant les raffineries. D’après Libé, le syndicat «n’a pas forcément les moyens de ses ambitions», et « le tout ou rien dans lequel (il se serait engagé) comporte(rait) un risque majeur: s’enfermer dans un jusqu’au-boutisme qui finisse par affaiblir le mouvement social dans son ensemble. C’est le propre des stratégies radicales: elles débouchent parfois sur des défaites radicales». Le Figaro dénonce les «hésitations» du gouvernement face à ce qu’il qualifie de «surenchères» de la CGT. Le journal parle de «terrorisme social», critiquant la «bienveillance coupable» dont la gauche ferait preuve envers le syndicat, soupçonné de chercher avant tout à enrayer sa perte de vitesse. «Le conflit, le conflit, le conflit»: voilà comment le Figaro résume «la ligne politique subtile arrêtée par les derniers de ses Mohicans», son secrétaire général, Philippe Martinez, dont «le discours quasi-insurrectionnel» le fait s’étrangler: «exiger le retrait de la loi El Khomri, présentée comme l’anéantissement de notre droit du travail, il fallait oser ».
Les opposants à la ligne de la CGT devraient, en revanche, apprécier davantage l’entretien «sans tabou» accordé aux Echos par Emmanuel Macron. Une interview où le ministre de l’Economie dit qu’il faut «aller plus loin» que la version actuelle de loi El Khomri, et où il dresse, aussi, un état des lieux de l’industrie française. «Pour relancer l’industrie, il faut privilégier l’investissement plutôt que les salaires et les dividendes», dit-il. L’avenir de l’industrie qui serait menacé par les baisses de l’investissement dans la recherche, selon sept Prix Nobel français. Dans une tribune publiée par le Monde, ces chercheurs protestent contre l'annulation de près de 200 millions d'euros dans le budget de la recherche – une réduction assimilée à un «coup de massue», à un «suicide scientifique et industriel».
On termine avec la victoire sur le fil de l’écologiste Alexander Van der Bellen face au candidat d’extrême-droite Norbert Hofer, à la présidentielle autrichienne. «L’Autriche résiste», titre 20 minutes, tandis que l’Humanité évoque un «dernier avertissement pour l’Europe». «L’Europe se radicalise», prévient l’Opinion, qui juge que «la victoire à l’arraché d’un écologiste contre l’extrême-droite traduit les bouleversements politiques considérables dont l’UE (est) le théâtre». Des bouleversements qui pourraient conduire à la sortie du Royaume-Uni de l’UE, si les britanniques décident de voter en faveur du Brexit, dans un mois - à moins que nos câlins parviennent à les en dissuader. Lu dans le Parisien.
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