
Une nouvelle lycéenne de Chibok, kidnappée par Boko Haram il y a deux ans, Serah Luka, a été libérée jeudi lors d'une opération de l'armée nigériane. Quelques heures plus tôt, Amina Ali, la première rescapée, avait été reçue par le président.
Une deuxième lycéenne de Chibok a été retrouvée jeudi 19 mai. Selon le porte-parole de l'armée nigériane, le colonel Sani Usman, la jeune fille se trouvait parmi 97 femmes et enfants libérés jeudi lors d'une opération conjointe de l'armée et des miliciens menée à 11 h aux alentours de Damboa, dans l'État de Borno (nord-est).
"Son nom est Serah Luka, elle est au numéro 157 de la liste des filles enlevées. On pense qu'il s'agit de la fille du pasteur Luka", a ajouté Sani Usman, précisant que la jeune fille recevait des soins médicaux dans une caserne de Biu.
Quelques heures plus tôt, Amina Ali, la première rescapée de Chibok, découverte mardi par des milices locales et par l'armée, est arrivée à Abuja par avion depuis Maiduguri, la capitale de l'État de Borno, avec sa mère, Binta, pour rencontrer le président.
Au terme de la rencontre, le chef de l'État a assuré que le gouvernement ferait "tout ce qu'il peut pour sauver d'autres jeunes filles de Chibok". "Le sauvetage d'Amina nous donne de nouveaux espoirs, et nous offre une opportunité unique en termes d'informations vitales", a-t-il poursuivi.
Le 14 avril 2014, Boko Haram avait enlevé 276 jeunes filles d'un lycée de Chibok. Cinquante-sept d'entre elles avaient réussi à s'échapper dans les heures suivant leur rapt par le groupe islamiste. Un kidnapping sans précédent qui avait provoqué une vague d'indignation au Nigeria et dans le monde entier. Mais malgré cette mobilisation, jusqu'à la découverte d'Amina Ali puis de Serah Luka, on était toujours sans nouvelles des 219 captives.
D'autres otages à Sambisa ?
Selon des responsables locaux, Amina Ali, aujourd'hui âgée de 19 ans, a affirmé à sa famille, lors de brèves retrouvailles à Mbalala, près de Chibok, que la plupart des autres victimes se trouvaient toujours dans la forêt de Sambisa, un bastion de Boko Haram, mais que "six d'entre elles sont déjà mortes". Cela fait des semaines que l'armée nigériane traque les islamistes et leurs otages et détruit des camps de Boko Haram dans la savane de cette ancienne réserve naturelle.
La jeune fille, très mince, a les traits tirés. Selon l'armée, Amina Ali avait été transportée à Maiduguri dans un hélicoptère militaire, depuis une caserne de Damboa, à 90 km de là, avec son bébé de quatre mois et un homme qu'elle présente comme son mari, considéré comme "un terroriste de Boko Haram" et qui fait actuellement l'objet d'une enquête.
Depuis 2009, Boko Haram est tenu responsable de l'enlèvement d'au moins 2 000 personnes, dans une insurrection qui a fait quelque 20 000 morts.
Avec AFP