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France : nouvelles grèves prévues jeudi contre la Loi travail

Face à la fermeté de François Hollande, les opposants à la Loi travail maintiennent la pression jeudi. Les grèves se poursuivent à la SNCF ou chez les routiers. De nouvelles manifestations sont également prévues dans plusieurs villes en France.

Les opposants à la Loi travail ne comptent pas faire cesser leur mouvement. Alors que le président François Hollande a prévenu mardi qu’il ne céderait pas sur le projet de loi, de nouvelles manifestations sont prévues jeudi 19 mai.

Pour les syndicats, qui jugent le texte trop favorable aux entreprises et peu protecteur pour les salariés, le "retrait" reste d'actualité, comme au premier jour de la mobilisation, le 9 mars. "L'opinion publique soutient ce mouvement social en continuant d'affirmer très majoritairement son opposition à ce projet de loi synonyme de reculs sans précédents", relèvent la CGT, FO, Solidaires, la FSU, l'Unef, la FIDL et l'UNL.

"La mobilisation, loin de faiblir, va se poursuivre et s'amplifier jusqu'au retrait du projet de Loi travail et l'ouverture de véritables négociations pour l'obtention de droits nouveaux pour tous les salariés", assurent les organisations syndicales.

Des perturbations à prévoir

À Paris, la manifestation partira à 14 h de la place de la Nation en direction de la place d'Italie.

Parallèlement, des grèves de routiers et de cheminots, entamées en début de semaine, vont appuyer le mouvement, comme en Rhône-Alpes, où une première action était organisée à Chambéry.

Le trafic SNCF doit également rester perturbé comme la veille sur certaines lignes.

Un appel à la grève des contrôleurs aériens devrait légèrement affecter le trafic jeudi. La Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d'annuler préventivement 15 % de leurs vols à Orly.

En réponse, le Premier ministre Manuel Valls s'est dit prêt à ordonner aux forces de l'ordre de lever les blocages de ports, raffineries et aéroports menés par les opposants au projet de loi. "L'accès aux ports, l'accès aux centres névralgiques économiques, l'accès aux aéroports doit être possible et on ne peut pas tolérer ces barrages, même si c'est une difficulté supplémentaire pour les forces de l'ordre", a déclaré jeudi le chef du gouvernement sur RTL.

Des débordements à répétition

Ces nouveaux rassemblements de protestation s’inscrivent dans un contexte particulièrement tendu. Mardi, comme lors des précédentes manifestations contre la loi El Khomri, des débordements ont à nouveau eu lieu à Paris et en région.

Face à ces violences, les forces de l'ordre ont manifesté mercredi contre la "haine anti-flics" et les "casseurs". En marge de la mobilisation parisienne, une voiture de police avec deux gardiens de la paix à l'intérieur a été incendiée par un groupe d'une quinzaine de manifestants.

Pour encadrer le cortège de jeudi, les services d'ordre des syndicats, violemment pris à partie une semaine plus tôt, vont venir en nombre et équipés de "matériel varié", selon une source syndicale. Fait inédit depuis le début de la mobilisation en mars, certains, mardi, étaient armés de bâtons et matraques pour répondre aux casseurs. Ils ont été conspués par les manifestants aux cris de "SO collabo".

Le préfet de police de Paris Michel Cadot a mis en garde les syndicats. Il est "inquiétant" et "pas souhaitable" que les SO aient sur eux des matraques ou des bâtons, a-t-il déploré.

Mardi, quelque 68 000 manifestants, selon les autorités, plus de 220 000 selon la CGT, ont défilé pour appeler au retrait de la Loi travail.

Avec AFP