Quelques jours après les accusations de harcèlement visant le député et ex-Vice-président de l'Assemblée nationale, Denis Baupin, 17 anciennes ministres françaises, de gauche comme de droite, déclarent que la loi du silence n'est plus possible.
Dans un appel publié dans Le Journal du Dimanche du 15 mai, 17 anciennes ministres françaises ont décidé de briser la loi du silence. " Nous ne nous tairons plus ", annoncent ces femmes politiques en une du journal en assurant qu'elles dénonceront désormais "systématiquement toutes les remarques sexistes, les gestes déplacés, les comportements inappropriés".
"Nous nous sommes engagées en politique pour des raisons diverses, nous défendons des idées différentes, mais nous partageons la volonté que le sexisme n'ait pas sa place dans notre société", déclarent-elles dans les pages du journal. Elles poursuivent : "nous demandons à nos partis et à nos groupes politiques de vérifier si de tels actes ont été commis et, si tel a été le cas, d'aider les victimes à faire éclater la vérité".
Cet appel a été signé par des femmes politiques de tous horizons : de la communiste Michèle Demessine à la présidente Les Républicains (LR) de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, en passant par la socialiste Élisabeth Guigou, l'écologiste Dominique Voynet, l'ancienne ministre Roslyne Bachelot, et la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde.
"Les lois ne sont pas suffisamment appliquées"
Leur prise de position fait suite aux accusations lancées par des élues et responsables d'Europe Ecologie-Les Verts contre le député et ex-Vice-président de l'Assemblée nationale Denis Baupin, qui ont dénoncé des gestes déplacés assimilables à du harcèlement ou à des agressions sexuelles.
"Aujourd'hui, l'arsenal judiciaire existe mais les lois ne sont pas suffisamment appliquées, déplorent les signataires. Le code du travail protège la salariée mais il n'est pas respecté. Peu de femmes portent plainte et très peu de plaintes débouchent sur des condamnations".
"Plusieurs pistes doivent être étudiées", assurent-elles, en citant notamment l'"allongement des délais de prescription en matière d'agressions sexuelles, la possibilité pour les associations compétentes de porter plainte en lieu et place des victimes, la fin de la correctionnalisation des viols", ou bien encore l'"instruction donnée aux parquets de poursuivre systématiquement en cas de harcèlement".
Avec AFP et Reuters