
Le groupe islamiste Boko Haram "reste une menace", malgré des "résultats impressionnants" dans la lutte contre ces rebelles au Nigeria,a déclaré François Hollande à Abuja, en marge d'un sommet international sur la sécurité.
Malgré des "résultats impressionnants" dans la lutte contre Boko Haram, qui a été "amoindri, obligé de reculer" au Nigeria, le groupe terroriste "reste une menace", a déclaré samedi 14 mai le président français François Hollande, lors d'un point de presse à Abuja, la capitale nigériane.
Le président français participe à Abuja avec son homologue nigérian Muhammadu Buhari et les chefs d'État des pays frontaliers du Nigeria (Bénin, Cameroun, Tchad et Niger), à un sommet international sur la sécurité, qui s'est ouvert en début d’après-midi.
Le président @fhollande a été accueilli à Abuja par @MBuhari, président de la République fédérale du Nigeria pic.twitter.com/Y4BNkCJkW0
— Élysée (@Elysee) 14 mai 2016Ces discussions vont porter sur les moyens de mettre fin à l'insurrection islamiste et aux exactions de Boko Haram, dont les liens tissés avec le groupe jihadiste de l'État islamique "alarment" les Nations unies.
À l'ouverture du sommet, François Hollande a appelé la communauté internationale à faire "davantage" pour la région du lac Tchad pour lutter Boko Haram, alors que son homologue nigérian a demandé une aide de 960 millions d'euros pour les pays de cette zone.
Le déploiement effectif d'une force militaire, soutenue par l'Union Africaine et qui comprend 8 500 hommes originaires du Nigeria et des pays frontaliers, devrait aussi être au cœur des discussions du sommet.
Les attentats suicides n’ont pas cessé
Le président nigérian encourage le déploiement de cette force, qui aurait déjà dû voir le jour en juillet dernier.
Depuis l'arrivée de Muhammadu Buhari à la tête du Nigeria, il y a un an, l'armée a multiplié les victoires militaires contre Boko Haram, conduisant le président à annoncer que le groupe islamiste était "techniquement" vaincu.
Mais les attentats suicides n'ont pas cessé, la forêt de Sambisa (nord-est) reste un bastion de repli pour les rebelles, et les facteurs ayant contribué à l'émergence de Boko Haram (pauvreté, sentiment de discrimination des populations du nord essentiellement musulmanes) continuent d'être des facteurs de déstabilisation dans la région.

"Il est important de souligner que malgré les victoires accumulées depuis l’an passé, la vigueur de ce mouvement n’a pas cessé, et d’une certaine manière, il peut se maintenir malgré les dommages collatéraux provoqués par les offensives de cette force régionale", estime Roland Marchal, chercheur au CNRS, spécialiste de l’Afrique interrogé sur le plateau de France 24.
"Il faut être très prudent et ne pas penser qu’il y a un affaiblissement stratégique simplement parce que de très nombreuses victoires ont eu lieu ces derniers mois", insiste le chercheur.
Ce conflit a fait plus de 20 000 morts depuis 2009 et contraint plus de 2,6 millions d'habitants à fuir leur foyer.
François Hollande a souligné que ce sommet, après celui organisé en mai 2014 à Paris, était destiné à "marquer les progrès depuis deux ans et amplifier encore l'action".
Ces résultats ont été obtenus "grâce notamment à la coordination des pays [de la région] dans leur action", a souligné le président. "C'est aussi parce que la France a pris ses responsabilités", a-t-il déclaré.
Avec AFP