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Sahara occidental : le Conseil de sécurité prolonge la mission de l'ONU jusqu'en 2017

Le Conseil de sécurité a décidé de prolonger jusqu'à fin avril 2017 la mission de l'ONU au Sahara occidental, objet d'un vif désaccord avec le Maroc. Irrité par des propos de ban Ki-moon, Rabat avait expulsé en mars 75 membres de la mission.

La mission de l'ONU au Sahara occidental (Minurso), objet d'une vive querelle avec le Maroc, sera prolongée jusqu'à fin avril 2017, a déclaré le Conseil de sécurité, vendredi 29 avril, dans une résolution présentée par les États-Unis.

Dans le texte de sa résolution, soutenue par dix des quinze membres, le Conseil de sécurité "déplore que la capacité de la Minurso de s'acquitter pleinement de son mandat ait été limitée" après l'expulsion de dizaines de membres civils expatriés de la mission. Et de souligner "l'urgence pour que la Minurso puisse de nouveau exercer pleinement ses fonctions".

La France, l'Espagne et le Sénégal se sont montrés sensibles à la position du Maroc tandis que le Venezuela, l'Uruguay et la Nouvelle-Zélande voulaient conditionner le rétablissement de la Minurso à une position plus ferme du Conseil.

"Une fracture"

Les débats ont été intenses avant le vote, plusieurs pays membres estimant notamment que la résolution n'était pas assez ferme face au Maroc. Elle laisse un délai de trois mois au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon pour faire savoir au Conseil s'il estime que la mission a été rétablie dans sa pleine capacité.

"Il y a une fracture entre les positions sur comment résoudre cette question", a déclaré l'ambassadeur vénézuélien Rafael Ramirez après le vote.

La Minurso a été déployée en 1991 dans cette ancienne colonie espagnole, annexée par le Maroc en 1975, afin de surveiller un cessez-le-feu et préparer un referendum d'autodétermination.

Mais en mars 2016, irrité par des propos du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui évoquait "l'occupation" du Sahara occidental par le Maroc, Rabat a expulsé 75 des membres civils expatriés de la mission. Selon l'ONU, il ne reste sur place que 28 experts civils, ce qui empêche la Minurso de remplir son mandat, censé s'achever en avril.

Avec AFP