Le Sénat brésilien a formé une commission spéciale de 21 sénateurs chargée d'analyser la procédure de destitution de la présidente Dilma Rousseff. Cette dernière pourrait être écartée du pouvoir dans quelques semaines.
Le Sénat brésilien s'est réuni lundi 26 avril pour former la commission spéciale chargée d'analyser la procédure de destitution de la présidente, Dilma Rousseff. Après être passée à la Chambre des députés le 17 avril, la procédure d'impeachment contre Dilma Rousseff sera examinée par cette commission de 21 sénateurs qui dispose de 10 jours pour recommander aux 81 sénateurs devant voter en séance plénière de poursuivre la procédure ou de la classer.
Un vote à la majorité simple des sénateurs (41 sur 81), qui interviendra probablement le 12 mai, suffira à prononcer la mise en accusation de la présidente pour "crime de responsabilité" et à l'écarter du pouvoir pendant au maximum six mois en attendant le jugement final.
C'est son vice-président et désormais rival, Michel Temer, qui la remplacerait alors. La présidente a ouvertement accusé Michel Temer de trahison, elle le soupçonne d'avoir fomenté sa chute et de monter en coulisses son futur gouvernement.
Le mandat de Dilma Rousseff, réélue en 2014 par une différence de trois millions de votes sur son adversaire, doit se terminer en 2018 mais son gouvernement a pâti de la récession économique et du vaste scandale de corruption au sein de Petrobras qui a éclaboussé son Parti des travailleurs (PT).
Elle est accusée par l'opposition d'avoir maquillé les comptes publics en 2014, année de sa réélection, pour masquer l'ampleur de la crise économique. Dilma Rousseff affirme, elle, que cette pratique a été utilisée par tous ses prédécesseurs sans qu'ils ne soient jamais inquiétés, et crie au "coup d'État" institutionnel. Elle fait aussi valoir qu'elle n’était pas accusée de corruption, contrairement à de nombreux sénateurs qui vont la juger.
En effet, 39 des 81 sénateurs font l'objet d'une enquête, dont 12 dans le cadre du scandale Petrobras, à commencer par le président du Sénat et 3e personnage dans la succession présidentielle, Renan Calheiros. Il en va de même pour l'ex-président du Brésil et actuel sénateur Fernando Collor de Mello, selon l'ONG Congresso em Foco.
Avec AFP