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Le candidat de l'extrême droite autrichienne, Norbert Hofer, est arrivé dimanche largement en tête du premier tour de la présidentielle avec 36,4 % des suffrages, selon des résultats encore provisoires. Une première la Seconde Guerre mondiale.

L'extrême droite est arrivée, dimanche 24 avril, largement en tête du premier tour de l'élection présidentielle en Autriche, les partis social-démocrate et conservateur réunis au sein d'une grande coalition depuis 2008 étant pour la première fois éliminés d'entrée.

Le candidat du parti FPÖ, Norbert Hofer, est crédité de 36,4 % des voix, selon des résultats officiels encore provisoires, réalisant le meilleur score de cette formation depuis la guerre à une élection nationale en Autriche.

Un écologiste, Alexander Van der Bellen, se hisse pour la première fois au second tour avec 20,04 % des suffrages, aux dépens d'une candidate indépendante, Irmgard Griss (18,5 %), selon des projections actualisées.

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Le candidat social-démocrate Rudolf Hundstorfer (SPÖ) et le conservateur Andreas Khol (ÖVP) sont éliminés avec respectivement 11,2 % des voix chacun.

Même si la fonction du président autrichien est essentiellement honorifique, cet échec représente un coup de semonce majeur pour le chancelier Werner Faymann (SPÖ) et pour le vice-chancelier Reinhold Mitterlehner (ÖVP), dont les mandats courent jusqu'en 2018.

"C'est un résultat historique"

Ces deux partis ont toujours contrôlé la présidence depuis la Seconde Guerre mondiale, soit avec un élu issu de leurs rangs, soit avec un indépendant qu'ils soutenaient.

Discret vice-président du parlement, Norbert Hofer, 45 ans, se veut une incarnation de l'aile libérale du FPÖ, l'ancienne formation de Jörg Haider, loin des dérapages qui avaient marqué la campagne de sa collègue Barbara Rosenkranz en 2010. Benjamin des candidats, cet ingénieur aéronautique réputé pour sa courtoisie et partiellement handicapé à la suite d'un grave accident de parapente, a particulièrement séduit l'électorat jeune, selon les analyses.

Son avènement consacre la montée en puissance du FPÖ alors que la coalition gouvernementale est chahutée par la crise des migrants et la montée du chômage dans ce pays prospère. Le parti a déjà dépassé la barre des 30 % des suffrages à plusieurs scrutins régionaux l'an passé.

"C'est un résultat historique, qui reflète les qualités de Norbert Hofer, mais aussi une profonde insatisfaction vis-à-vis du gouvernement", a souligné le chef du FPÖ, Heinz-Christian Strache, à la télévision publique ORF.

Van der Bellen portera les espoirs de la gauche et de la droite modérée

L'écologiste Alexander Van der Bellen, un ancien professeur d'université de sensibilité centriste, portera les espoirs du camp de gauche et de la droite modérée au second tour. Théoriquement indépendant, il est soutenu par les Verts, un parti qu'il a longtemps dirigé.

Irmgard Griss, une ancienne présidente de la Cour suprême inconnue du grand public il y a encore peu, réalise un score inédit pour une candidate indépendante de tout parti.

Quelque 6,4 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour désigner un successeur au social-démocrate Heinz Fischer, qui achève son deuxième mandat et ne pouvait pas se représenter.

Le président autrichien, élu pour un mandat de six ans renouvelable une fois, ne participe pas à la gestion au quotidien du pays et est réduit d'ordinaire à un rôle protocolaire et moral. Il dispose toutefois de pouvoirs formels étendus : il est chef des armées, nomme le chancelier et peut dans certaines circonstances dissoudre le parlement.

Le deuxième tour de ce scrutin traditionnellement défavorable à l'extrême droite aura lieu le 22 mai.

Avec AFP