Le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme a dénoncé le sectarisme et l'intolérance qui teintaient les discours de la campagne présidentielle américaine, s'en prenant notamment sans le nommer, à Donald Trump.
Donald Trump dans le viseur de l'ONU. À mots couverts, le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme s'en est vivement pris, vendredi 15 avril, au candidat républicain à l'élection présidentielle américaine et aux autres candidats. Ils les a accusés de promouvoir dans leurs discours dans le cadre des primaires, une intolérance susceptible d'aboutir à des atteintes aux droits humains.
"Le sectarisme n'est pas une preuve de puissante capacité à diriger. Elle est la preuve de l'absence la plus faible et la plus lâche de foi dans les principes qui soutiennent une 'terre de liberté'", a déclaré Zeid Ra'ad al Hussein dans un discours à l'université Case Western Reserve de Cleveland.
"A moins de 150 miles de l'endroit d'où je parle, un candidat faisant la course en tête pour être président de ce pays a exprimé, il y a seulement quelques mois, son soutien enthousiaste à la torture (...) au fait d'infliger des douleurs intolérables à des personnes pour les contraindre à fournir ou à inventer des informations qu'elles pourraient ne pas avoir."
"Nous avons entendu des calomnies haineuses à l'encontre d'étrangers, et plusieurs candidats déclarer leur soutien à une surveillance étendue et intrusive des gens en fonction de leurs croyances religieuses, des systèmes vastes et discriminatoires destinés à cibler et à établir une discrimination contre les musulmans", a-t-il poursuivi.
Depuis le début des primaires, Donald Trump a provoqué de nombreuses polémiques en raison de propos notamment concernant les musulmans. Il avait ainsi déclaré que l'islam haïssait l'Amérique.
Réthorique "dangereuse de division"
Zeid Ra'ad al Hussein a déclaré que le monde aurait les yeux tournés vers Cleveland lorsque la grande ville de l'Ohio accueillera en juillet la convention au cours de laquelle le Parti républicain doit désigner son candidat à la présidentielle américaine de novembre.
Il a exprimé son "espoir le plus profond" : que les Américains prouvent à cette occasion leur pleine compréhension de la dignité humaine et des droits de l'Homme.
"Et pourtant, dans ce qui pourrait être une élection décisive pour la direction de ce pays cette année, nous avons assisté à une attaque frontale - maquillée en opération courageuse pour briser les tabous - contre certains principes fondamentaux, durement acquis, de morale et de cohésion sociale ayant été acceptés par la société américaine", a déclaré Zeid Ra'ad al Hussein.
Il a ajouté que le prix de cette rhétorique "dangereuse de division" serait payé par des innocentes victimes d'actes de violences, et pas par les responsables politiques.
"Nous avons entendu ces appels à la haine, ces appels qui stigmatisent et diabolisent les minorités, enclenchant la justification de la violence", a souligné Zeid Ra'ad al Hussein. "Le véritable courage serait de s'élever pour défendre les grandes valeurs ancrées dans cette société."
Avec AFP