
La présidente brésilienne Dilma Rousseff est plus que jamais sur la sellette. La Cour suprême du Brésil a rejeté vendredi son ultime recours pour éviter la procédure de destitution lancée à son encontre. Son destin se jouera ce week-end.
La présidente brésilienne Dilma Rousseff a échoué, vendredi 15 avril, à faire bloquer par la justice sa procédure de destitution qui fera l'objet d'un vote crucial des députés dimanche.
Au terme de huit heures de délibérations, la majorité des juges du Tribunal suprême brésilien (STF) ont rejeté en pleine nuit un recours présenté jeudi par le défenseur de la dirigeante de gauche qui réclamait l'annulation de la procédure.
Le défenseur de la présidente brésilienne, l'avocat général du gouvernement José Eduardo Cardozo, avait demandé jeudi au tribunal suprême de "jouer son rôle de gardien de la Constitution, et par conséquent, d'exercer un contrôle sur les abus commis par le pouvoir législatif".
>> À voir sur France 24 : "Dilma Rousseff sur la sellette"
Il avait en particulier mis en cause l'impartialité du président du Congrès des députés, Eduardo Cunha, farouche adversaire de Dilma Rousseff et membre du parti centriste PMDB du vice-président Michel Temer, qui assumerait le pouvoir en cas de destitution de la présidente.
Mais la majorité des juges du STF ont estimé que ces arguments ne pourraient être défendus que devant le Sénat, en cas d'ouverture formelle d'un procès de la présidente.
Les députés vont donc bien pouvoir entamer vendredi matin une assemblée plénière marathon de trois jours pour statuer sur le sort de la dirigeante de gauche, accusée par l'opposition de maquillage des comptes publics.
Dilma Rousseff promet de "lutter jusqu'à la dernière minute"
L'opposition devra rallier les deux tiers de vote de la chambre basse (342 sur 513) pour que la destitution de la présidente soit soumise à l'approbation du Sénat. Dans le cas contraire, la procédure serait automatiquement enterrée et Dilma Rousseff sauverait son mandat.
En cas de vote défavorable des députés, la situation deviendrait extrêmement critique pour la présidente. Il suffirait en effet, courant mai, d'un vote à la majorité simple des sénateurs pour prononcer sa mise en accusation. Elle serait alors écartée du pouvoir pendant un délai maximum de 180 jours dans l'attente d'un jugement final.
Dilma Rousseff, qui promet de "lutter jusqu'à la dernière minute", est confrontée depuis mardi à une cascade de défections au sein de sa coalition. Sa situation apparaît chaque jour plus critique au fur et à mesure que des partis du centre de sa coalition en lambeaux appellent leurs députés à voter en faveur de sa destitution.
itLa présidente s'accroche cependant à l'espoir ténu d'obtenir dimanche le vote d'un tiers des députés (172 votes) en sa faveur. Cela lui suffirait pour faire avorter la procédure de destitution et ainsi sauver son mandat.
Outre le soutien en bloc des 57 députés de son Parti des travailleurs (PT) et des petits partis d'extrême gauche, elle mise sur la fidélité de certains députés de centre-droit en désaccord avec l'orientation pro-impeachment de leurs formations.
Mais l'opposition affirme déjà pouvoir compter sur plus des 342 requis pour le renvoi de la procédure au Sénat.
Avec AFP