
Quarante-six millions d'électeurs sont appelés aux urnes, ce vendredi, en Iran, pour élire leur nouveau président. Le scrutin met notamment aux prises le sortant, Mahmoud Ahmadinejad, et le candidat réformateur Mir Hossein Moussavi.
AFP - Environ 46 millions d'électeurs sont appelés aux urnes vendredi en Iran, pour le premier tour d'une élection présidentielle à l'issue incertaine, dans laquelle trois candidats défient le président ultra-conservateur sortant, Mahmoud Ahmadinejad.
La campagne électorale de trois semaines s'est achevée jeudi matin dans un climat acerbe entre les prétendants au poste mais une atmosphère festive de manifestations populaires, à un niveau jamais vu dans la République islamique.
L'élection mettra principalement aux prises Mahmoud Ahmadinejad, 52 ans, et Mir Hossein Moussavi, un conservateur modéré et ancien Premier ministre de 67 ans.
Les deux autres candidats sont le réformateur et ex-président du Parlement Mehdi Karoubi, 72 ans, et l'ex-chef militaire et conservateur Mohsen Rezaï, 54 ans.
Les bureaux de vote ouvriront à 08H00 (03H30 GMT) et pourront rester ouverts jusqu'à minuit, en fonction de la participation.
Les résultats officiels sont attendus dans les 24 heures suivant la clôture du scrutin.
Un second tour se tiendra le 19 juin si aucun candidat n'obtient 50% plus une voix.
La campagne a reflété des divisions profondes sur l'avenir de l'Iran après les quatre ans de mandat Ahmadinejad.
Ses adversaires ont critiqué sa rhétorique dure sur la crise du nucléaire et contre Israël, qui a contribué à l'isolation du pays, mais aussi une politique économique expansionniste qui a notamment fait grimper l'inflation en flèche.
M. Ahmadinejad a repris son slogan de justice sociale et de défense des plus pauvres qui lui avait servi en 2005. Il l'a durci avec des attaques personnelles contre M. Moussavi, accusé d'être soutenu par les "profiteurs" du régime.
Ce dernier a mis en cause les "mensonges" du président sur son bilan économique. Il a aussi promis d'améliorer les relations avec l'étranger, même s'il est improbable qu'il puisse modifier la politique nucléaire, l'ensemble des décisions stratégiques revenant au guide suprême, Ali Khamenei.
Les tensions ont atteint des sommets durant la campagne, les candidats s'échangeant insultes et accusations de mensonges et de corruption, avec une rancoeur sans précédent étalée à la télévision.