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France : maçon le jour, cyberjihadiste la nuit... prison confirmée pour un Tunisien

Nabil Amdouni, un Tunisien condamné en première instance à huit ans de prison pour avoir dirigé depuis Toulon l'un des "plus importants forums jihadistes du monde", a vu sa peine confirmée.

Pas d'allègement de peine. La cour d'appel de Paris a confirmé, mardi 5 avril, la condamnation de Nabil Amdouni, un Tunisien de 37 ans, à huit ans de prison pour administré pendant cinq ans de l'un des "plus importants forums jihadistes du monde". La sanction contestée par l'accusé avait été prononcée en mai 2015 par le tribunal de première instance qui avait qualifié l'activité de ce cyberjihadiste de "particulièrement grave et inquiétante".

Ce maçon, marié et père de deux enfants, a géré entre 2007 et 2012, depuis son domicile du Var, le forum "Choumoukh al-islam" (fierté de l'islam) affilié à al-Qaïda. La plateforme avait même reçu l'agrément officiel du mouvement terroriste. Nabil Amdouni a été arrêté en 2012 à Toulon.

Messagerie cryptée

Ce site a notamment permis de collecter de l'argent pour acheter des armes de guerre, d'échanger des informations sensibles sur des potentiels attentats, de favoriser le départ de deux Français au Yémen et servait aussi de plateforme de recrutement pour al-Qaïda.

Une grande partie de la popularité de "Choumoukh al-islam" provenait du système de messagerie cryptée qui permettait aux jihadistes et sympathisants du mouvement terroriste de communiquer à l'abri du regard des autorités.

Comportement "exemplaire"

Un CV impressionnant pour ce père de famille cyberjihadiste. L'homme n'a jamais nié les faits. "Je me condamne moi-même. J'ai fait des choses immorales. Je le sais maintenant", avait-il reconnu lors de l'audience devant la cour d'appel, le 29 février 2016.

Il espérait pourtant obtenir une réduction de peine, expliquant à quel point il avait changé en prison. Nabil Amdouni avait même apporté une lettre de la directrice de la prison faisant état de son "comportement exemplaire", note le site Rue 89 qui a pu consulter ce document. Signe qu'il n'était le musulman radical d'antan, il a raconté courir dorénavant avec "un juif", un "chrétien" et un "athée basque" qui étaient devenus ses amis.