Trois soldats congolais, membres des casques bleus, ont comparu lundi à Kinshasa dans le premier procès militaire lié aux violences sexuelles commises en Centrafrique par les casques bleus.
Trois soldats congolais de la force onusienne de maintien de la paix en Centrafrique (Minusca) ont comparu lundi 4 avril devant un tribunal militaire à Kinshasa pour des viols commis sur la population centrafricaine qu’ils étaient censés protéger.
La plupart des 21 soldats congolais concernés par ce scandale d’abus sexuels doivent être jugés pour viols ou tentatives de viols ainsi que violation des consignes. Selon les règles onusiennes, seuls les pays fournisseurs de soldats aux missions sont habilités à sanctionner pénalement les coupables. À raison de trois audiences par semaines, le procès pourrait durer plusieurs mois.
Lundi, les trois accusés ont rejetés ces accusations, déclarant qu'ils n'étaient pas coupables des faits qui leur sont reprochés.
Plus d'une soixantaine d’agressions sexuelles en 2015
L'ONU fait face depuis plusieurs mois à un scandale planétaire lié aux viols dont sont accusés des casques bleus en opération dans des pays où ils sont censés protéger les populations.
Selon le dernier rapport annuel du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, 69 cas d'agression sexuels auraient été commis par des casques bleus en 2015, en "nette augmentation" par rapport à 2014. À elles seules, deux missions cumulent la moitié des cas : la Minusca et la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco).
Interrogée par l'AFP, Ida Sawyer, de l'organisation Human Rights Watch (HRW) en RDC a estimé que l'ouverture du procès à Ndolo était "une première et bonne étape pour la fin de l'impunité et pour montrer qu'il y a des conséquences à ce type de comportements".
À l'issue des travaux d'une commission d'enquête dépêchée en Centrafrique en août 2015, la justice militaire congolaise avait classé sans suite une première série de plaintes contre des casques bleus originaires de RDC.
Après de nouvelles mises en causes visant certains de ses soldats le contingent de la RDC au sein de la Minusca a été rapatrié par étapes. Depuis la fin de cette opération fin février, des hommes de ce contingent ont été visés par huit nouvelles accusations de violences sexuelles (dont sept sur mineurs).
Avec AFP