
Pour la quatrième nuit consécutive, des centaines de personnes du mouvement "Nuit Debout" ont occupé dimanche la place de la République à Paris. Ce mouvement s'est constitué autour des récentes mobilisations contre la Loi travail.
Depuis quatre nuits, ils viennent se rassembler place de la République, à Paris. Ils étaient plusieurs centaines dans la nuit de dimanche à lundi 4 avril à avoir répondu une fois encore à l'appel du mouvement "Nuit Debout", apparu dans la foulée des manifestations contre la Loi travail.
Chaque matin depuis vendredi, plusieurs dizaines de manifestants sont délogés par les forces de l'ordre, avant de revenir occuper la place. "Nous sommes 2 000 ! ", a annoncé une bénévole au micro devant la foule, certains assis en tailleur sur les pavés de la place du centre de la capitale.
Associé au DAL (Droit au Logement), le collectif a obtenu l'autorisation d'occuper la place jusqu'au 4 avril, selon une source policière citée par l'AFP.
"Salaire à vie", "démocratie par tirage au sort", "baisse des hauts revenus", "embauche de tous les chômeurs", "destruction globale du système capitaliste", les revendications sont diverses et les participants se succèdent au mégaphone pendant l'AG qui dure plus de deux heures. "Y'a des utopistes parmi nous ?", interroge l'un d'entre eux. Et le public d'agiter les mains en l'air, en guise d'approbation.
"Nous ne sommes pas des bisounours, on est des optimistes, le monde dont on rêve, il est là", s'enthousiasme une jeune femme. Certains rêvent ici de "réécrire la Constitution" et réclament "la démission du gouvernement".
Dans la nuit de dimanche à lundi Remy Buisine, un jeune homme qui se trouvait sur la place de la République, a retransmis en direct le rassemblement durant quatre heures, via l'application Periscope. Son live a réuni plus de 80 000 personnes.
Outre le retrait de la Loi travail, le mouvement agrège aussi, sous le hashtag #NuitDebout sur les réseaux sociaux, d'autres revendications politiques ou sociales. Nombre de participants y voient l'amorce d'un phénomène informel comme les mouvements "Occupy" nés dans divers pays, ou comme celui des "Indignés" de la Puerta del Sol, apparu en 2011 à Madrid pour dénoncer l'austérité et la corruption.
Avec AFP