
Salah Abdeslam aurait "volontairement refusé de se faire sauter" au Stade de France le soir des attentats du 13 novembre à Paris, selon son frère qui l'a rencontré à la prison de Bruges.
"Si j'avais voulu, il y aurait eu plus de victimes. Heureusement, je n'ai pas été jusqu'au bout." C'est ce qu'a affirmé Salah Abdeslam à son frère Mohamed, lors de la visite que ce dernier lui a rendu à la prison de Bruges.
Le dernier survivant des commandos qui ont tué 130 personnes à Paris "a volontairement refusé de se faire sauter" la nuit des attentats du 13 novembre à Paris, a rapporté Mohamed Abdeslam, vendredi 1er avril, sur BFMTV. Interpellé le 18 mars à Bruxelles et sur le point d'être transféré en France, Salah Abdeslam "veut collaborer car il a des comptes à rendre [à la France] mais pas à la Belgique".
Abdeslam minimise son rôle
Selon des extraits de PV d'audition en Belgique, qui avaient été cités par Le Monde et BFMTV le 25 mars, Salah Abdeslam a minimisé son rôle dans les attentats de Paris.
Le soir du 13 novembre, le dixième des jihadistes qui ont frappé Paris et Saint-Denis a raconté qu'il devait se rendre au Stade de France, sans ticket, "pour (s)e faire exploser". "J'ai renoncé lorsque j'ai stationné le véhicule. J'ai déposé mes trois passagers, puis j'ai redémarré. J'ai roulé au hasard", avait-il alors expliqué aux enquêteurs.
Les enquêteurs se demandent s'il n'était pas plutôt chargé de l'attentat dans le nord de Paris mentionné dans la revendication du groupe État islamique (EI) mais qui n'a pas eu lieu.
Salah Abdeslam aurait également nié toute implication dans les attaques du 22 mars à Bruxelles, dont il est au courant "car il a la télé dans sa cellule". Il avait été capturé quatre jours avant ces attentats dans le métro et à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem, qui ont fait 32 morts au total.
Selon François Molins, procureur de Paris, Salah Abdeslam, 26 ans, petit caïd radicalisé qui a grandi dans la commune bruxelloise de Molenbeek, a "eu un rôle central dans la constitution des commandos du 13 novembre" en participant "à l'arrivée d'un certain nombre de terroristes en Europe", et "dans la préparation logistique de ces attentats".
Son arrestation après plus de quatre mois de cavale semble en outre, selon les enquêteurs, avoir précipité le triple attentat-suicide à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles.
Avec AFP