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Attentats de Bruxelles : mystère autour de l'identité du troisième homme de l'aéroport

L'identité du troisième jihadiste repéré à l'aéroport de Bruxelles reste un mystère. Fayçal Cheffou, un temps soupçonné d'être "l'homme au chapeau", a été libéré lundi. Une décision que regrette le maire de la capitale belge.

Une semaine après les attentats-suicides jihadistes au cours desquels 35 personnes dans la capitale belge, la traque du troisième assaillant de l'aéroport de Bruxelles a repris de plus belle après la libération du principal suspect.

Fayçal Cheffou, 30 ans, seul inculpé dans ce dossier, notamment pour "assassinats terroristes", a été remis en liberté lundi 28 mars, sans conditions. "Les indices qui avaient entraîné l'arrestation du nommé Fayçal C. n'ont pas été confortés par l'évolution de l'instruction en cours", a annoncé le parquet fédéral belge. Une source proche de l'enquête a confirmé qu'il "n'[était] pas 'l'homme au chapeau'".

Mardi 29 mars, le maire de Bruxelles, Yvan Mayeur, a regretté sa remise en liberté : il considère Cheffou comme un agitateur et possible recruteur de jihadistes, même s'il a été mis hors de cause dans les attentats de Bruxelles. "La frontière est ténue entre un radical agité et un radical recruteur, et probablement que le magistrat n'a pas voulu franchir la frontière", a déclaré Yvan Mayeur à la radio France Inter.

Depuis son arrestation jeudi, les enquêteurs tentaient de confirmer leur "hypothèse" selon laquelle cet homme, qui se présente comme journaliste indépendant, pouvait être "l'homme au chapeau" repéré sur des images de vidéosurveillance – le poseur de bombe de l'aéroport de Bruxelles-Zaventem qui a pris la fuite avant que ses deux complices ne se fassent exploser. La police a diffusé lundi une nouvelle vidéo de ce troisième homme pour l'"identifier".

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Les attentats de Paris et Bruxelles ont été revendiqués par le groupe jihadiste État islamique (EI), et les réseaux qui les ont commis s'imbriquent en un seul. Unique certitude pour l'instant : les trois kamikazes – Ibrahim El Bakraoui et Najim Laachraoui à l'aéroport, Khalid El Bakraoui dans le métro bruxellois – sont directement liés aux commandos des attentats qui avaient fait 130 morts et des centaines de blessés le 13 novembre à Paris. Et notamment au suspect-clé Salah Abdeslam, logisticien présumé du carnage parisien, arrêté le 18 mars à Bruxelles après plus de quatre mois de cavale au nez et à la barbe des autorités belges.

Une enquête de plus en plus européenne

Signe d'une menace toujours élevée, les enquêtes sur les réseaux jihadistes prennent une tournure de plus en plus européenne, avec de nouvelles arrestations ces derniers jours en Belgique, en Italie et aux Pays-Bas.

Hommage œcuménique pour les victimes

Après avoir été perturbés, dimanche 27 mars, par une manifestation nationaliste tendue, les hommages aux personnes tuées, d'une dizaine de nationalités, ont repris lundi avec une veillée œcuménique à la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, à Bruxelles.

Un hommage aux victimes des attentats commis dans la capitale belge, mais aussi ceux de Lahore (Pakistan), où un kamikaze islamiste a tué 72 personnes dimanche, est également prévu mardi matin à Paris.

La Belgique demande ainsi l'extradition de Djamal Eddine Ouali, un Algérien arrêté samedi en Italie, soupçonné de fabrication de "faux documents" utilisés par certains "auteurs présumés des attentats de Paris et probablement aussi par Salah Abdeslam".

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Parallèlement, la justice belge a annoncé lundi l'inculpation de trois suspects arrêtés la veille dans une opération "antiterroriste" dans plusieurs villes de Belgique, mais sans lien direct avec les attentats.

Une autre enquête révèle de nouvelles ramifications européennes : celle sur un projet d'attentat que la France dit avoir déjoué, avec l'arrestation jeudi près de Paris de l'ex-braqueur français Reda Kriket. Un Français qui a séjourné en Syrie a été interpellé dimanche aux Pays-Bas, soupçonné d'avoir été mandaté par l'EI pour attaquer la France avec Kriket.

Deux hommes avaient déjà été inculpés en Belgique dans ce dossier, dont l'un, Abderamane A., né en Algérie, avait été condamné en 2005 en France à sept ans de prison et une interdiction définitive du territoire français pour son soutien logistique aux assassins du commandant Ahmad Shah Massoud, tué le 9 septembre 2001 en Afghanistan.

Avec AFP