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L'écrivain américain Jim Harrison est mort

Écrivain bon vivant, Jim Harrison est mort à l'âge de 78 ans des suites d'une crise cardiaque. L'auteur des "Légendes d'automne" laisse derrière lui une œuvre qui n'aura cessé d'exalter l'Amérique des grands espaces.

L'écrivain américain Jim Harrison est décédé samedi 26 mars à l'âge de 78 ans. "L'Amérique a perdu un de ses grands écrivains et nous avons perdu un membre de la famille, a écrit dimanche l'éditeur new-yorkais Grove Atlantic dans un tweet. Son œuvre lui survivra."

Né en 1937 dans le Michigan, l'auteur dont plusieurs ouvrages traduits en français ont connu un grand succès, est décédé dans le sud-ouest des États-Unis où il passait ses hivers. L'écrivain qui à travers son œuvre avait "exploré la nature, la vie de l'esprit et les plaisirs de la chair est mort chez lui à Patagonia, dans l'Arizona, à l'âge de 78 ans", écrit à son sujet le New York Times, citant un communiqué de Grove Atlantic.

Philip Caputo, écrivain septuagénaire et auteur du best-seller "A Rumor of War" sur ses souvenirs de guerre au Vietnam, a salué sur sa page Facebook un ami qu'il connaissait de longue date. "Il a eu une mort de poète, et avait littéralement un stylo à la main, il était occupé à écrire un nouveau poème" lorsqu'une crise cardiaque l'a frappé, avance son ami, affirmant avoir constaté le décès de son compère au domicile de celui-ci.

Jim Harrison a écrit 21 ouvrages de fiction, 14 recueils de poésie, ainsi que des essais, ses mémoires et un livre pour enfant. Outre les trois nouvelles de "Légendes d'automne" publiées en 1979, l'une de ses plus grandes œuvres est "Dalva" (1988) qui raconte la quête d'une femme dont l'enfant a été adopté.

L'une des "Légendes d'automne" a été adaptée au cinéma dans un film éponyme, où Brad Pitt (dans le rôle de Tristan) tombe amoureux de la veuve de son frère dans un ranch du Montana au début du XXe siècle.

Magnétisme

Jim Harrison qui avait encore publié deux ouvrages cette année, a sorti sa première nouvelle en 1971. "Wolf : mémoires fictifs" est l'épopée d'un homme traquant le loup dans les bois du Michigan, que l'auteur expliquait avoir écrit pendant sa convalescence après un accident de chasse.

Cette passion pour la nature, les grands espaces et la faune sauvage transparaît dans toute l'œuvre de Jim Harrison, qui partageait son temps entre l'Arizona où il chassait "toutes sortes de choses" et le Montana "où il tirait avec enthousiasme sur les serpents à sonnette colonisant son jardin", relève le New York Times.

Amateur de bonne nourriture, un ouvrage avait rassemblé en 2001 ses écrits sur le sujet. Jim Harrison se décrivait lui-même comme un maniaco-dépressif, il fumait et buvait abondamment et son visage était marqué par un accident dans l'enfance lorsqu'une fillette lui avait crevé l'œil gauche. "Quand vous êtes très jeune, une infirmité comme celle-là vous isole. Vous vous sentez très particulier. C’est pourquoi je suis parti dans les forêts, près des lacs et des rivières, loin des gens. Et que je suis devenu artiste" affirmait-il, comme le rappelle Le Monde.

Il avait une sorte de "magnétisme qui attirait des gens de toutes sortes - des éleveurs de bovins aux personnalités du cinéma comme Jack Nicholson, des passionnés d'observation d'oiseaux, aux chasseurs d'oiseaux", a écrit son ami Philip Caputo en lui rendant hommage.

Avec AFP