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Attentats de Bruxelles : le point sur l’enquête – jeudi 24 mars

Deux jours après les sanglants attentats qui ont frappé la capitale belge, les enquêteurs commencent à en savoir un peu plus sur les assaillants. Qui sont-ils ? D’autres suspects sont-ils impliqués ? France 24 livre quelques éléments de réponses.

Les assaillants de l'aéroport :

Trois hommes sont suspectés d’avoir commis les attentats à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem. Deux d'entre eux, Najim Laachroui et Ibrahim El Bakraoui, que l'on voit sur les photos de vidéosurveillance de l’aéroport (ci-dessous) poussant des chariots avec des sacs noirs, se sont fait exploser. Najim Laachraoui n’est pas un inconnu. Son ADN avait déjà été retrouvé dans plusieurs lieux utilisés par les commandos du 13 novembre à Paris, ainsi que sur du matériel explosif. Était-il "l’artificier" des attentats du 13-Novembre ? C’est ce que cherchent à savoir les enquêteurs.

Ibrahim Bakraoui figurait sur la liste noire des services de lutte anti-terroriste américains, ont confié deux sources de Washington à Reuters.

La police belge recherche "activement" un 3e homme : celui portant un chapeau noir - à droite sur les images de vidéosurveillance. "Parti avant les explosions" selon le parquet belge, il pousse, comme les deux kamikazes décédés, un chariot avec un gros sac noir. Ce dernier contenait "la charge explosive la plus importante" ont déclaré les enquêteurs. Elle a explosé à l’arrivée des démineurs, sans faire de blessés.

Les assaillants du métro :

Khalid El Bakroui - le frère d’Ibrahim -, 27 ans, a, lui, été identifié comme le kamikaze du métro de Bruxelles. Khalid El Bakraoui était recherché dans l'enquête sur les attentats de Paris pour avoir loué sous un faux nom un logement à Charleroi. Cet appartement avait été utilisé par certains assaillants du 13-Novembre. Le parquet fédéral a précisé dans un communiqué qu’un mandat d’arrêt international et un mandat d’arrêt européen avaient été délivrés à son encontre. Il était également fiché pour "terrorisme" par Interpol et par les services de renseignements américains.

Selon des sources policières, un deuxième homme est recherché dans l'attentat du métro. Il apparaît, sur les images de vidéosurveillance de la station Maelbeek, en train de parler à Khalid, et portant un gros sac.

L’enquête :

C'est grâce au témoignage d'un chauffeur de taxi que les enquêteurs ont pu identifier une partie de ce commando. L’homme s'est présenté à la police expliquant avoir conduit trois hommes à l'aéroport, pouvant correspondre aux photos des assaillants. C’est grâce à ce témoignage que les enquêteurs ont dirigé leurs recherches vers la commune de Schaerbeek, dans le nord-est de Bruxelles, là où le chauffeur les a pris en charge.

Des perquisitions menées à cet endroit ont permis de découvrir notamment 15 kg d'explosif de type TATP, 150 litres d'acétone, des détonateurs et une valise remplie de clous et de vis.

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Au pied de l'immeuble, la police a trouvé un ordinateur abandonné dans une poubelle, contenant un "testament" rédigé par Ibrahim El Bakraoui, où il donne l'impression d’être un fugitif aux abois juste avant de passer à l'acte. Il y explique se sentir traqué, et affirme "être dans la précipitation", "être recherché de partout" et "ne plus être en sécurité".

Côté politique intérieure, deux ministres belges, le ministre de l’Intérieur Jan Jambon et de la Justice, Koen Geens, ont présenté mercredi leur démission au Premier ministre Charles Michel, qui les a refusées. Leur démission fait suite aux propos du président turc Recep Tayyip Erdogan qui a déclaré mercredi 23 mars que l’un des kamikazes, Ibrahim El Bakraoui, avait été arrêté en juin 2015 en Turquie et signalé comme "terroriste" aux autorités belges, qui l’ont finalement remis en liberté.

Les attaques :

C'est à l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem qu'a eu lieu la première explosion, à 7 h 58 précisément, suivie d'une deuxième explosion une dizaine de secondes plus tard, dans le hall des départs. Des centaines de voyageurs se trouvaient aux comptoirs d'enregistrement.

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Plus tard dans la matinée, une autre explosion a retenti dans l'aéroport évacué, sans faire de blessés, alors que les démineurs venaient d'arriver : c'est le sac abandonné sur place par l'un des assaillants qui vient d'exploser. Il "contenait la charge explosive la plus importante", selon le parquet, laissant penser que le bilan de l'attaque aurait pu être encore plus lourd.

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Vers 9 h, une autre explosion survient dans la station de métro de Maelbeek, au cœur du quartier européen de Bruxelles. Une bombe actionnée par Khalid El Bakraoui explose dans une rame sur le point de quitter la station. L'explosion a lieu alors qu'une autre rame se trouve sur les voies d'en face, selon la société exploitante.

Les deux attentats sont revendiqués par le groupe État islamique.

Le bilan :

Le dernier bilan officiel fait état de 31 morts et de 300 blessés, sans précision sur la répartition des victimes entre les deux sites. Le ministère de la Santé a évoqué 11  morts à l'aéroport, tandis qu'une porte-parole de Zaventem a parlé d'au moins 15.

Parmi les morts et les blessés, il y a "probablement plus de 40 nationalités différentes". Le travail d’identification des victimes sera long : seules quatre personnes décédées ont pu être identifiées jusqu’à présent.

Deuil et hommages :

Le Premier ministre belge, Charles Michel, a promis que son "gouvernement et les autorités compétentes mettront absolument tout en œuvre pour faire la lumière sur ces attentats".

Philippe, le roi des Belges, a estimé que le 22 mars "ne sera plus jamais une journée comme les autres". Il a dénoncé des attentats "lâches et odieux" dans une brève allocution solennelle à la télévision belge.

L'ensemble de la communauté internationale a également présenté ses condoléances à la Belgique.

Transformée en mémorial depuis mardi, la place de la Bourse était envahie de témoignages de solidarité : messages à la craie, drapeaux, bougies, fleurs...

Une page Facebook intitulée "Recherche Bruxelles" a été ouverte pour partager des informations sur les personnes portées disparues.

Avec AFP