Le cardinal Barbarin a demandé "personnellement pardon" aux victimes de prêtres pédophiles jeudi, lors d’une messe de la Semaine Sainte, ajoutant qu’il n’était "pas évêque au moment des faits".
Le cardinal Barbarin s’est exprimé mercredi 23 mars au cours d’une messe de la Semaine Sainte, demandant "personnellement pardon" aux victimes de prêtres pédophiles.
"Comme le pape François l'a dit au nom de l'Église universelle, moi, Philippe, à mon tour, pour le diocèse de Lyon, et je le cite : 'Je me sens dans l'obligation d'assumer tout le mal commis par quelques prêtres et de demander personnellement pardon pour les dommages qu'ils ont causés en abusant sexuellement des enfants'", a déclaré mercredi soir le Primat des Gaules.
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Sous le feu des critiques depuis plusieurs semaines pour sa gestion d'anciens cas de pédophilie, le cardinal Barbarin n’a cependant pas convaincu les victimes des actes pédophiles. "C'est toujours positif de demander pardon mais le problème reste entier sur le fait d'avoir laissé ces prêtres en poste auprès des enfants", a réagi auprès de l'AFP Bertrand Virieux, un des porte-parole de l'association La Parole Libérée qui réunit des victimes d'un prêtre mis en examen fin janvier pour des agressions sexuelles commises sur des scouts lyonnais, il y a plus de 25 ans.
Enquête pour "non-dénonciation"
Les anciennes victimes du père Bernard Preynat reprochent au cardinal Barbarin de ne pas avoir informé la justice des agissements passés de ce religieux, lorsqu'il en a pris connaissance en 2007-2008 selon ses dires. Une enquête pour "non-dénonciation" a été ouverte par le parquet.
La révélation, à la veille d'une assemblée des évêques de France à Lourdes la semaine dernière, d'une deuxième plainte touchant à une autre affaire ancienne de pédophilie dans le diocèse, puis du cas d'un prêtre en exercice après une condamnation pour agressions sexuelles, est venue fragiliser l'archevêque.
En poste depuis 2002, il a exclu de démissionner face à des pressions politiques. "Je veux dire avec la plus grande force que jamais, jamais, jamais je n'ai couvert le moindre acte de pédophilie", a-t-il martelé devant la presse à Lourdes.
"Je ne dis pas que je ne me sois pas trompé, dans l'appréciation pastorale, dans les décisions que j'aurais dû prendre dans telle ou telle chose", avait-il néanmoins concédé.
Avec AFP