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Contre la radicalisation, l'État demande l'aide de Google, Facebook et Twitter

On les a souvent accusés d'être des repaires de terroristes. Xavier Bertrand avait même dénoncé ce qu'il appelait "l'imam Google". Pour lutter contre la radicalisation en ligne, les géants du web vont financer et diffuser des campagnes de sensibilisation.

Le gouvernement français a besoin d'aide. Pour étoffer sa campagne anti-radicalisation, il a contacté Google, Facebook et Twitter afin de leur demander de participer à la sensibilisation des jeunes internautes, première cible visée par les recruteurs.

Une fondation va être lancée 

Selon une information Europe 1, les trois géants du web ont été contactés par l'État pour créer une fondation et financer des campagnes en ligne. Parmi les initiatives discutées : la diffusion d'entretiens réalisés avec des repentis revenus d'Irak et de Syrie ou encore des conversations avec de jeunes radicalisés, amorcées par des salariés à plein temps capables de parler le même langage qu'eux.

Jusqu'alors, la politique anti-terroriste de Google, Facebook et Twitter se limitait au signalement des contenus non-appropriés, éventuellement doublé (pour les deux premiers) d'une veille opérée par des équipes en interne.

Pour éviter la théorie du complot...

Matignon essaye de tirer les leçons de ses expériences passées. On se souvient de l'accueil mitigé qui avait été réservé au spot de Kévin Razy réalisé avec le gouvernement. Dans cette vidéo, l'humoriste très apprécié des jeunes internautes mettait en garde contre la désinformation et la théorie du complot, sur la plateforme dédiée ontemanipule.fr.

Effet contre-productif immédiat : pour beaucoup de jeunes, le fait que le gouvernement "engage" quelqu'un pour "se défendre" était la "preuve ultime" qu'il avait "quelque chose à se reprocher". Le magazine en ligne madmoiZelle avait d'ailleurs isolé trois des nombreux commentaires complotistes :

... ne pas travailler avec le gouvernement

Pour éviter ce même effet, les pouvoirs publics vont cette fois laisser les géants du web et les associations travailler ensemble. Afin de ne pas rendre le message inaudible et tendre le bâton pour se faire battre, le gouvernement sera écarté de la campagne. L'objectif est de limiter au maximum les accusations complotistes. D'autant plus que les géants du web ont une certaine expertise en matière d'opérations dédiées à un public jeune.

Il est en tout cas assez évident que pour l'heure, un compte Twitter comme "Stop Djihadisme" est insuffisant, puisqu'il sert moins à convaincre un jeune de 16 ans anti-système qu'à être une plate-forme d'informations pour des personnes déjà sensibles à la lutte anti-terroriste.

La fondation financée par Google, Facebook et Twitter devrait donc être bientôt créée. En attendant, Facebook a déjà prévu de réunir vingt associations à Paris pour les former aux campagnes de déradicalisation en ligne, toujours selon Europe 1.

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