La traque des jihadistes continue à Ben Guerdane, dans le sud de la Tunisie, où la population, qui pleure les victimes de l’attaque de lundi, est mobilisée aux côtés de la police. Reportage de Sandro Luytens, Hamdi Tlili et Fanny Allard.
Trois jours après l'attaque lancée contre Ben Guerdane, ville du sud-est de la Tunisie proche de la frontière libyenne, forces de l'ordre et civils font front commun pour débusquer les jihadistes.
"La plupart des assaillants sont de Ben Guerdane, explique Seyah Gasdallah, membre d’un syndicat de police, à France 24. Nous sommes en train de chercher plus de détails pour déterminer qui ils sont vraiment et savoir d'où ils sont venus. On collabore avec les citoyens, qui nous aident en fournissant des renseignements".
Alors que les forces de l'ordre multiplient les opérations de ratissage à travers la zone, des échanges de tirs sporadiques ont toujours lieu dans toute la région. Dix terroristes ont été abattus, mercredi 9 mars, et le bilan s’élève désormais à 65 morts, dont 12 membres des forces de l'ordre et sept civils.
Les familles et les proches des victimes continuent, eux, de pleurer leurs morts. Un deuil teinté de colère car certains des assaillants étaient originaires de leur ville.
"Tout le monde dit toujours que Ben Guerdane c'est Daech [autre nom de l’organisation État islamique, accusée par les autorités tunisiennes d’être responsable des attaques, NDLR], que c'est le terrorisme, mais moi je dis que si c'était une autre ville qu'ils avaient attaquée, ils auraient déjà réussi à y installer leur émirat", confie un habitant à France 24.