Un rapport intermédiaire de la "police des polices" belge a relevé plusieurs "manquements et faiblesses" dans le traitement des informations dont la Belgique disposait sur les futurs auteurs des attentats de Paris.
La "police des polices" belge a relevé plusieurs "manquements et faiblesses" dans le traitement des informations dont le royaume disposait sur les futurs terroristes avant les attentats de Paris, a indiqué lundi 7 mars la RTBF.
La chaîne de télévision publique dit avoir pu consulter un rapport intermédiaire du "Comité P", l'organe de contrôle de la police, présenté lors d'une réunion à huis clos d'une commission parlementaire.
Parmi les dysfonctionnements "structurels" constatés, le plus grave est d’ordre "informatique", selon la RTBF, qui explique par exemple que les cinq services de police judiciaire belges disposent de leur propre base de données et qu'ils ne partagent pas toujours correctement leurs informations. Des manquements qui, couplés entre eux, représenteraient "un cocktail dangereux pour le principal service anti-terroriste belge", selon le rapport.
"Un exemple interpellant : bien avant les attentats de Paris, un nom de guerre utilisé par l'un des terroristes figurait bien dans plusieurs bases de données (policières) en Belgique, mais pas dans la base de donnée commune", a affirmé dans son journal du soir la RTBF.
Problèmes informatiques
La "police des polices" pointe également des problèmes budgétaires, qui ont eu pour conséquences que "certains problèmes informatiques n'ont pas été réglés" et que "du personnel qualifié n'a pas été engagé", selon la même source.
Enfin, toujours selon la RTBF, "le Comité P a aussi constaté qu'un service central dans la lutte anti-terroriste a été privé durant plusieurs mois, en 2014-2015, d'une partie de ses ressources informatiques, ce qui a diminué la capacité d'appui de ce service central à fournir des informations aux autres services de police".
Le rapport définitif est attendu à la mi-avril. Il devrait notamment aborder des allégations publiées la semaine dernière par la presse belge, qui révélait que la police judiciaire avait reçu dès juillet 2014 des informations indiquant que les frères Salah et Brahim Abdeslam, deux membres des commandos du 13-Novembre, s'étaient radicalisés et qu'ils préparaient un attentat.
La Belgique a été l'objet de vives critiques, notamment en France, pour n'avoir pas empêché certains des auteurs des attentats du 13 novembre de préparer leurs attaques depuis le royaume, alors qu'ils étaient connus pour leurs liens avec des jihadistes partis combattre en Syrie.
Avec AFP