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Les migrants de Grande-Synthe accueillis dans un nouveau camp humanitaire

Grande-Synthe et MSF ont prévu de transférer, à partir de lundi, les centaines de migrants du camp insalubre du Basroch, en périphérie de la ville. Ils seront relogés dans un nouveau camp humanitaire, le premier du genre en France.

Ne plus vivre dans la boue. Les centaines de migrants qui étaient dans le camp insalubre du Basroch, à Grande-Synthe, dans le Nord de la France, ont commencé à déménager, lundi 7 mars, dans une nouvelle structure humanitaire, construite à quelques kilomètres de là. Ce nouveau campement constitué de centaines de maisonnettes en bois, et entièrement financé par Médecins sans frontières (MSF) et la municipalité, doit accueillir les 1 050 personnes recensées au Basroch, dont 60 femmes et 74 enfants.

>> À lire sur France 24 notre webdoc : "La boue au ventre, immersion dans le camp de Grande-Synthe"

Selon les journalistes présents, les premières familles sont arrivées. La mairie a affrêté des bus pour le transfert des migrants et mener à bien cette opération. Vingt-cinq agents de MSF sont également présents sur les deux sites, ainsi qu'une centaine de bénévoles.

"Le déménagement doit s’effectuer sur trois jours, de lundi à mercredi", explique Samuel Hanryon, chargé des relations presse chez MSF. "Nous avons environ 300 chalets de 4 places pour accueillir 1 200 personnes. Pour l’instant, tout est encore froid et clinique. Il faut laisser aux gens le temps de s’habituer aux nouveaux lieux".

Situé dans la banlieue de Dunkerque, ce campement de bois coûte au total 3,1 millions d'euros, 206 millions sont financés par MSF, 500 000 euros par la mairie. Il sera divisé en six zones, comportant chacune douches et toilettes, ainsi qu'un ou deux espaces de vie (cuisine, école….). À la différence du Centre d'accueil provisoire jouxtant la "jungle" de Calais et constitué de conteneurs, ce camp-ci ne sera pas clôturé : "On ne veut pas d'une prison à ciel ouvert", ont martelé MSF et la mairie.

Et bien qu'il soit plus digne, moins boueux, il n’a toutefois pas le soutien des autorités. "La politique de l'État n'est pas de reconstituer un camp à Grande-Synthe mais bien de le faire disparaître" pour offrir des "solutions individuelles" aux migrants en leur proposant de déposer une demande d'asile ou en rejoignant l'un des centres d'accueil et orientation (CAO) de France, avait indiqué mi-février le préfet du Nord, Jean-François Cordet.

Le camp du Basroch comptait il y a encore deux mois plus de 2 500 personnes, essentiellement des Kurdes d’Irak. Il ne serait plus qu’un millier aujourd’hui. Selon MSF, certains seraient allés en Belgique, d’autres dans les CAO. Selon Damien Carême, le maire Europe-Écologie Les Verts (EELV) de Grande-Synthe, certains ont aussi probablement réussi à passer en Angleterre.

Une fois vidé de ses occupants, le site du Basroch devrait devenir un éco-quartier, conformément à la promesse de l'édile EELV aux habitants.

Avec AFP