![Agressions sexuelles de scouts : enquête pour "non-dénonciation" de pédophilie Agressions sexuelles de scouts : enquête pour "non-dénonciation" de pédophilie](/data/posts/2022/07/21/1658388130_Agressions-sexuelles-de-scouts-enquete-pour-non-denonciation-de-pedophilie.jpg)
Une enquête préliminaire a été ouverte contre plusieurs personnalités de l'Église, dont le cardinal Barbarin, pour "non-dénonciation de crime" en marge de l'affaire d'un prêtre mis en examen pour des agressions sexuelles sur de jeunes scouts.
Nouvel épisode dans l’affaire Preynat, du nom de ce religieux mis en examen fin janvier pour des agressions sexuelles sur de jeunes scouts lyonnais commis entre 1986 et 1991. Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Lyon pour "non dénonciation de crime et mise en danger de la vie d’autrui". Elle vise notamment le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, le cardinal Müller et un cardinal de Rome.
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Tous sont accusés d'avoir couvert les agissements pédophiles du père Bernard Preynat. Dans un communiqué, le cardinal Barbarin s'est défendu du contraire, et a indiqué "qu'il n'était pas archevêque de Lyon à l'époque des faits". Il a toutefois précisé qu’il coopérerait "avec sérénité et confiance avec la justice" en fournissant aux enquêteurs "toutes les informations à leur disposition pour faire la lumière sur ces événements, dont la complexité et l'ancienneté exigent une approche prudente".
"Ils ont su, ils n'ont rien fait"
"Le dossier se poursuit. C'est plutôt positif. Ce sont ces questions que nous voulions poser", a déclaré de son côté une des victimes, François Devaux. "Il y a des personnes qui ont su et qui n'ont rien fait. Est-ce acceptable ? Les gens doivent savoir que c'est un délit."
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Soupçonné d'agressions sexuelles sur de jeunes scouts il y a plus de 25 ans, le prêtre Preynat qui a quitté ses paroisses du Roannais fin août 2015, suspendu par le diocèse après avis du Vatican, a reconnu les faits devant les policiers. Il a également été placé sous le statut de témoin assisté pour des viols qu'il a avoués en garde à vue.
Selon son avocat, Me Frédéric Doyez, le septuagénaire a déclaré devant le juge "que les faits étaient connus par les autorités ecclésiastiques depuis 1991", date à laquelle il avait été écarté du groupe scout indépendant qu'il encadrait depuis près de 20 ans à Sainte-Foy-lès-Lyon, une banlieue cossue de Lyon.
Aucun nouveau fait délictueux postérieur à 1991 visant le père Preynat n'a été signalé.
"Omerta"
Mais pour une association de victimes, "La Parole libérée", c'est "l'omerta" dont aurait bénéficié le religieux durant des décennies, et la gestion du cas de ce prêtre par les autorités diocésaines depuis 25 ans, qui constituent le véritable scandale de ce dossier.
Volonté de transparence ou maladresse ? Après avoir révélé l'affaire en octobre, le cardinal Barbarin a déclaré, dans un entretien accordé à La Croix le 10 février, avoir été mis au courant de "comportements" de ce prêtre "vers 2007-2008". Il n'a pourtant été relevé de ses fonctions qu'en août 2015.
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Si le Vatican a apporté son soutien au cardinal, estimant qu'il gérait le dossier "avec beaucoup de responsabilité", confronté "à une situation qui remontait à des années auparavant", l'affaire reste embarrassante pour l'épiscopat français, qui a mené un grand travail sur la prévention de la pédophilie depuis la condamnation de l'évêque Pierre Pican, en 2001, pour non-dénonciation de viols sur mineurs commis par un prêtre.
Avec AFP et Reuters