Deux coups de grisou en trois jours dans une mine du Grand Nord de la Russie ont fait 36 morts. Des secouristes ont été tués après une nouvelle explosion de méthane, dimanche. C'est l'accident minier le plus grave dans le pays depuis 2010.
À trois jours d’intervalle, deux coups de grisou ont fait 36 morts dans une mine du Grand Nord de la Russie. L'accident à la mine de Severnaïa, située près de la ville de Vorkouta, dans la région arctique des Komis, à plus de 100 km au nord du cercle polaire, est le plus meurtrier survenu en Russie depuis 2010.
Quatre personnes avaient été tuées jeudi 25 février par un premier coup de grisou et 26 mineurs portés disparus. Une nouvelle explosion de méthane dimanche 28 février dans la mine a entraîné la mort de six autres personnes, presque toutes des sauveteurs, a indiqué un porte-parole du ministère des Situations d'urgence.
La compagnie Vorkoutaougol, qui exploite la mine de charbon de Severnaïa, a indiqué le même jour que les 26 mineurs portés disparus étaient désormais considérés comme morts. La compagnie minière a annoncé la fin des opérations de sauvetage auxquelles participaient depuis jeudi des centaines de personnes.
"D'après le conseil technique d'expertise, les 26 personnes qui se trouvaient dans la mine (au moment du coup de grisou jeudi) n'avaient aucune chance de survie", a écrit Tatiana Bouchkova, porte-parole de Vorkoutaougol, dans un courriel adressé à l'AFP.
"Il a été mis fin aux opérations de secours", a ajouté la porte-parole, précisant qu'un feu brûlait toujours dans le puits de la mine et que de nouvelles explosions étaient à craindre. Soixante et onze personnes ont été remontées vivantes à la surface, dont 11 blessées.
Le ministre des Situations d'urgence, Vladimir Poutchkov, qui s'était rendu sur place jeudi, avait indiqué que les centaines de secouristes travaillaient dans des conditions difficiles, sans visibilité, avec de la fumée, des éboulements, tandis que des explosions de gaz se poursuivaient.
Trois jours de deuil
Au total, 110 personnes étaient présentes dans la mine lors du premier coup de grisou jeudi, survenu à une profondeur de 748 mètres.
Trois jours de deuil ont été décrétés dans la région à partir de dimanche après la catastrophe minière.
Une enquête criminelle a été ouverte pour déterminer s'il y avait eu des violations des règles de sécurité.
Connue pour ses conditions climatiques extrêmes, la région de Vorkouta, située à près de 2 000 km au nord-est de Moscou, abritait à l'époque stalinienne des camps comptant plusieurs dizaines de milliers de détenus employés dans les mines.
À la fermeture des camps dans les années 50, l'exploitation des mines s'est poursuivie.
Les accidents mortels dans les mines de Russie, comme ailleurs en ex-URSS, sont fréquents, souvent causés par la vétusté des infrastructures ou la violation des règles de sécurité.
Une explosion dans une autre mine de Vorkouta avait fait 18 morts en février 2013. Le mois précédent, huit mineurs avaient été tués dans une mine du bassin du Kouzbass, dans la région de Kemerevo, en Sibérie occidentale.
L'accident minier le plus meurtrier de ces dernières années en Russie avait fait au moins 73 morts en mai 2010, également dans une mine de la région de Kemerevo.
Avec AFP