
, envoyé spécial à Roland-Garros – Le Suisse Roger Federer remporte pour la première fois de sa carrière le tournoi de Roland-Garros, en battant le Suédois Robin Söderling en trois sets : 6-1, 7-6 et 6-4. Il livre à FRANCE 24 ses premières impressions d'après-match.
Trois petits sets ont suffi à Roger Federer pour devenir le plus grand tennisman de l’Histoire. En remportant sa première finale à Roland-Garros, après trois tentatives manquées face à Rafael Nadal, non seulement le Suisse égale le record de Pete Sampras de 14 victoires en Grand Chelem mais il devient également le sixième homme à remporter les quatre tournois majeurs après André Agassi en 1999.
Dès le début du match, dans un court Philippe-Chatrier en délire, le Bâlois a fait comprendre à Robin Söderling, son adversaire du jour, qu’il était prêt au combat. En à peine 23 minutes, Federer a clôt le premier set, 6-1, laissant le Suédois douté de sa capacité à renverser cette finale, qui commençait sur les chapeaux de roue.
Poussé par le public parisien
Au deuxième set, Söderling a à peine eu le temps de retrouver des couleurs en arrachant le tie-break que le champion du jour le ramenait à la réalité des grandes occasions en l’emportant 7-1. Entrecoupé d’ondées pluvieuses et d’un spectateur qui a semé la panique en envahissant le Central, cette finale a plusieurs fois failli tourner au cauchemar.
Mais sur le court, il y avait bien un Federer des grands jours. Poussé par un public parisien qui n’a jamais douté de son succès, le Suisse s’est retrouvé à l’aune de son couronnement dès le troisième set quand il s'est mis à servir pour le match. Service. Retour dans le filet de Söderling et le Panthéon qui s’ouvre.
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Interview avec Roger Federer à l'issue du match
F24: Lorsque Nadal a perdu, vous n’aviez pas souhaité en parler pour vous concentrer sur vos prochains adversaires. Maintenant que c’est fini, pouvez-vous nous dire si vous vous êtes dit : "C’est mon année" ?
Roger Federer: J’ai su que j’aurais plus d’opportunités que les années précédentes car nos face-à-face avec Nadal ont été durs. Même si je l’ai battu à Madrid, je savais que ça allait être laborieux, mais du moment qu’il n’était plus dans le tableau, je savais que ce serait plus simple. Je n’étais pas heureux qu’il perde. Je ne suis pas ce genre de personne.
F24: Avez-vous ressenti autant de suspense que nous ? Vous gagnez le premier set, le second au tie-break, au troisième vous breakez immédiatement. Etait-ce plus facile que vous ne l’imaginiez ?
Roger Federer : Je m’attendais à un match difficile aujourd’hui parce que Robin a très bien joué dans ce tournoi et c’était la finale à Paris, que je n’avais encore jamais gagné. Donc je savais que ça allait être difficile. J’espérais faire une bonne entame, ce que j’ai eu, et ça m’a relaxé.
Je pense que la seconde manche a été déterminante pour rester au contact et ne pas lui laisser trop d’opportunités sur son service. J’ai joué l’un des meilleurs tie-break de ma carrière avec ces quatre aces. Mais c’était très dur de rester mentalement dans le match parce que mon esprit était toujours en train de penser: "Et si je gagnais ce tournoi ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’est-ce que je vais pouvoir dire ? Je ne sais pas." Vous ne pouvez pas vous en empêcher. Une fois que vous gagnez, vous avez tout le temps d’y penser mais ces idées reviennent toujours.
J’étais très nerveux au début du troisième set parce que je réalisais que j’étais près de l’exploit. Le dernier jeu bien sûr, vous pouvez vous imaginez à quel point c’est dur, presque injouable. Je pensais juste à servir correctement et j’espérais qu’il commette quatre fautes pour passer, c’était si critique. Donc oui, c’était un véritable test pour les nerfs.