
Le groupe Eagles of Death Metal, qui jouait sur la scène du Bataclan le soir des attentats du 13 novembre, a relancé sa tournée samedi à Stockholm et revient jouer, non sans émotion, à Paris, mardi, à l'Olympia.
Le retour à Paris, mardi 16 février à l’Olympia, du groupe américain The Eagles of Death Metal, qui jouait dans la salle du Bataclan le soir des attentats du 13 novembre, s’avère particulièrement chargé en émotion.
Et pour cause, le groupe se produit en présence dans la salle de rescapés de la tuerie et de proches des victimes des attentats. En effet, tous ceux qui assistaient au concert du 13 novembre, qui affichait complet avec 1 500 billets vendus, ont été invités. Pour Jesse Hughes, le leader du groupe, l'objectif est de "terminer" le concert tragiquement interrompu.
À Paris, le concert sera "bien plus qu'un spectacle", avait-il prévenu. "Il a un but et une responsabilité bien au-delà du divertissement". Beaucoup de rescapés ont répondu à cet appel, mais pas tous, selon les témoignages recueillis par l'AFP.
"Il y a des personnes pour qui c'est important, cela fait partie du processus de reconstruction, mais il y a aussi beaucoup de gens pour qui c'est beaucoup trop tôt ou qui ne sont pas en état", estime Alexis, membre de l'association "Life for Paris" qui groupe quelque 500 rescapés.
Pour préparer cette soirée "délicate", l'association a veillé en particulier à l'"accompagnement psychologique" et aux "considérations de sécurité, qui sont évidemment une préoccupation centrale".
"Nos Amis Tour"
Pour éviter d'alimenter un éventuel "marché noir" autour de la soirée de l'Olympia, des places ont été "régulièrement" mises en vente, a précisé cette semaine le producteur Nous Productions. Financièrement, les organisateurs ont fait savoir que, du fait des nombreuses invitations, ce concert ne générerait pas de bénéfice.
La préfecture de police a décidé pour l’occasion de mettre en place un périmètre de sécurité dès mardi après-midi autour de l'Olympia.
Malgré le choc, les membres des Eagles of Death Metal étaient brièvement montés sur scène à Paris début décembre pour jouer deux morceaux à la fin d'un concert de U2 à Bercy. Le lendemain, les membres du groupe étaient allés se recueillir devant le Bataclan.
Rebaptisée le "Nos Amis Tour", en français dans le texte, la tournée du groupe fondé à la fin des années 1990 compte pour le moment deux autres dates en France, à Nîmes (sud) le 2 mars et à Lille (nord) le 7 mars. Comme au Bataclan, la première partie est assurée sur plusieurs dates par le duo autrichien White Miles.
Dans ses déclarations à l'AFP, Jesse Hughes a martelé son intention d'être le premier groupe à rejouer au Bataclan quand la salle pourra rouvrir. Rapatriés aux États-Unis après le carnage qui a coûté la vie à 90 personnes dans la salle parisienne, les musiciens avaient décidé dans la foulée des attentats d'annuler leur tournée européenne.
Avec AFP